John Lee Hooker part 1 1920-1960

Du lourd aujourd'hui avec le boogie man.

Je ne vais pas vous raconter en détails sa vie son oeuvre mais vous donner quelques repères, titres et cd importants. Il est né entre 1917 et 1920, à Clarksdale, Mississippi de Minnie Ramsey et William Hooker, un prédicateur véhément dont il héritera sans doute le goût d'un chant scandé et parfois déclamatoire, en tout cas envoûtant.

Malgré un bégaiement chronique, il chante du gospel à l'église et grattouille une vieille guitare à trois cordes laissée par un amant éconduit de sa soeur Alice.

Après le départ de son père, Will Moore, un travailleur itinérant et surtout musicien s'installe à la maison. Ce gars se produit un peu partout sur toutes les scènes du coin et montre à John Lee ce qu'est le blues, en lui apprenant par exemple des titres de Charley Patton.

A 14 ans, John Lee était illettré et ne voulait plus aller à l'école ni travailler; Il voulait jouer de la guitare et voir du pays.

Il partit pour Memphis, hébergé chez une tante il faisait la manche. Il y rencontra le tout jeune et inconnu BB King qui ne s'appelait pas encore comme çà, mais ils étaient trop jeunes pour avoir le droit de se produire dans les clubs et le jeune Riley B King rentra pour un temps à Indianola.

John décrocha un emploi de placeur et souffleur au New Daisy, un vieux théâtre pour noirs et apprit, en récitant des textes, à surmonter son bégaiement.

Toujours trop jeune pour bosser en clubs il quitta Memphis pour finalement atterrir à Cincinnati et décrocher un job dans une usine automobile. Il s'offrira d'ailleurs une vieille Ford 37.

Il enchaine une myriade de petits boulots puis décroche enfin le Graal, un contrat dans un club. Il se produit enfin devant un public et récolte son lot de conquêtes féminines grâce à son aura de mystère et son élégance naturelle.

Après avoir tenté en vain de s'enrôler dans l'armée (trop jeune encore), il se marie et quitte Cincinnati pour débarquer avec son épouse Alma à Détroit en 1943.

Malgré les émeutes raciales de juin, John Lee avance. Il se produit un peu partout et rencontre Eddie Kirkland autre guitariste qui ne devait plus le quitter.

John se remarie avec Maud, tout juste 16 ans et ils ont deux filles. Il rencontre le grand T Bone Walker qui l'invite à se produire sur scène avec lui.

En 1948 il est remarqué dans un club par un nommé Elmer Barbee et grave Sally Mae et le fameux Boogie Chillen.

Après quelques aventures ces deux titres furent  cédés aux frères Bihari, patrons des disques Modern à Los Angelès.

  Boogie Chillen sort réenregistré sur une guitare électrique, capsule de coca sous le pied du maître pour donner plus de poids au rythme.

Cette fois çà y est Johnny entre dans les charts en imposant son univers décalé et sombre.

Il ne gagnait toutefois pas beaucoup d'argent, continuait à se produire en clubs et surtout enregistra une flopée de titres sous des noms d'emprunts tels Texas Slim ou Delta John 13 singles en un an.

Il grave alors l'immortel Crawling Kingsnake qui sera repris par les Doors.

En 1951 il enregistre ''I'm in the mood'' avec Eddie à la deuxième guitare. Ce titre sera premier au Billboard R'n'B pour environ 15 semaines.

Il tournait dans le Sud, remplissait les salles mais avait des problèmes avec ses maisons de disques qui ne savaient pas comment gérer ce diable d'homme.

Ecoutez ce titre instrumental où il torture sa guitare, pas besoin de chanter en plus pour faire passer une humeur noire...ou bleue.

Il est finalement embauché chez Vee Jay, le label de Jimmy Reed, à Chicago. Et en 1955 sort le titre ci-dessous.

C'est Jimmy Reed qui fait l'harmo et c'est son guitariste Eddy Taylor qui joue. Hooker aimera d'ailleurs beaucoup son jeu.

Un autre de ses grands classiques voit le jour en 1956

Il grave plusieyrs titres par an pour Vee-Jay mais galère encore et sa femme Maudie le lui reproche, elle ira même jusqu'à lui sectionner le tendon d'un doigt d'un coup de couteau. ce qui n'empêchera pas John Lee de lui écrire le titre ci-après

Voilà c'est tout pour aujourd'hui, suite et fin au prochain article.

Je me suis aidé du joli livre de Stephane Koechlin, John Lee Hooker, Ed Librio Musique pour écrire cet article.