Cette semaine un article qui devrait intéresser particulièrement les amateurs de belles guitares.
Et bien sûr n'oubliez pas la soirée blues du 31 mars, aux Studios Decanis à Marseille 13012. contactez-moi par le biais du blog pour réserver.
Le site de Decanis link
Le site de Pilogue link
La première décade du blues électrique couvre la deuxième guerre mondiale et les années suivantes (1942-1952), une époque de progrès technologique, de costumes zazous et la transformation d'une économie agricole en économie industrielle. Les progrès dans l'électronique et la conception des tubes, accélérés par la recherche et le développement pour l'effort de guerre vont conduire à la naissance de la guitare électrique . La migration vers le Nord des Afro-Américains, particulièrement vers Chicago depuis le Sud, va fournir un public énorme et enthousiaste pour le country blues électrifié qui devient un lien crucial avec leur héritage rural.
Gibson, avec leurs guitares archtop (table galbée) Es-150 et leur ampli associé EH-150,
amorcèrent la révolution de la guitare électrique en 1936.
Le tromboniste et guitariste Eddie Durham, de l'orchestre de Count Basie, avait essayé d'almplifier l'instrument des années avant Gibson et on lui attribue la présentation du jazzman Charle Christian à la ES-150 en 1937.
Christian comprit le potentiel de la guitare électrique pour lutter à armes égales en tant que soliste avec le saxophone. En fait, il devint tellement identifié avec la ES-150 que les gens faisaient référence au micro à barrette comme le modèle Charlie Christian.
Ses disques avec Benny Goodman et les jam sessions bebop au Minton's à Harlem, révèlent le sustain et le volume que lui permettait son ampli.
Charlie Christian Live au Minton en 1941 avec Kenny Clarke à la batterie!
Au début des années 40, l'innovateur et pionnier Christian avait été rejoint par Johnny et Oscar Moore, Tiny Grimes, Les Paul, Alan Reuss, George Barnes, Floyd Smith, et Al Casey à la guitare électrique jazz.
Quand le bluesman T-Bone Walker déploya son éloquence à travers son ampli en 1942, une secousse fit trembler tout le pays. A la fin de la décennie, le Chicago blues originel de Muddy Waters et Howlin'Wolf, le shuffle plein de swing du Texan Gatemouth Brown, le R&B Californien de Wynonie Harris, Johnny Otis et Floyd Dixon, le funk cajun de Professor Longhair à la Nouvelle-Orleans, le blues urbain élégant sorti de l'Apollo Theater à New-York avec Big Joe Turner et Eddy ''Cleanhead''Vinson allaient attester de cette nouvelle vitalité.
Toutes les premières guitares électriques étaient soit à caisse bombée ou plate avec des micros. En dehors de la ES-150, les
Gibson ES-125,
Gibson Es-300,
Gibson Es-175
Gibson ES-5 à pan coupé,
et les super classe L-5ES et Super 400 apparurent entre les mains de deux qui en avaient les moyens.
De plus, les Epiphone à caisse bombée (archtop) étaient aussi populaires car elles étaient fiables et à un prix abordable. Muddy Waters se souvenait d'en avoir utilisé une avec micro DeArmond au début de sa période Chess.
Les économiques Harmony, Kay et Stella étaient souvent les favorites des bluesmen itinérants qu'ils vendaient et rachetaient aux prêteurs sur gages.
En 1947 une autre révolution va se dérouler quand Fender Musical Instruments of California commença à travailler avec succès sur la première guitare solidbody (corps plein), la Telecaster. Le sustain supplémentaire et la résistance au feedback (larsen) qui avait été la plaie des instruments creux aida à propulser la guitare encore plus avant comme instrument soliste. Mainnenant, en relation avec des amplis Fender relativement puissants, un ou deux guitaristes ensemble pouvaient produire un son assez puissant pour remplacer une entière section de cuivres, rendant les petites formations (combos) le choix idéal pour la scène des clubs en pleine expansion. Dans les années 50, les grands orchestres de danse étaient en voie de disparition alors que les bars, les routiers, les boîtes swinguaient et rockaient grâce à l'exubérance et la puissance du blues électrique.
Cet article est traduit de l'excellent ouvrage suivant de Dave Rubin dont je conseille l'achat à tout guitariste même non anglophone car les tablatures et le cd permettent de tout comprendre
A bientôt
Pilogue