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13 décembre 2011 2 13 /12 /décembre /2011 00:00

 

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Bien évidemment, quand Douglas et Smith enregistrèrent, le blues s'était électrifié. Sans surprise, un catfish(intitulé crossroads) dans le style ''blues urbain'' voit le jour en 1969 avec Cou­sin Leroy.

 

 

 

 

 

On y trouve une chambre d'écho avec de la basse, de la batterie et une guitare atmosphérique, les paroles sont centrées autour du chanteur qui se rend au carrefour pour échanger son âme au diable contre des talents de guitariste. Incluant la phrase de Muddy issue de Rollin'Stone, Leroy imite le phrasé de guitare de Tommy McClennan de 1941.

 

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En 1979, la boucle fut presque bouclée quand ‘Honeyboy’ Edwards(décédé cette année) enregistra pour Folkways un album acoustique avec une version de “Catfish Blues”. En utilisant également le vers ''rollin'stone'' il se rapproche de Rob­ert Petway par le biais de son approche vocale et du tempo soutenu. Mais les phrases de guitare (la plupart), avec le break instrumental, renvoient à Tommy McClennan et “Deep Blue Sea Blues”.

 

 

 

 

 

Catfish Blues”/”Rollin’ Stone” “ ... semble provenir d'une équipe de musiciens basés à et autour de Bentonia, dans le sud de l'état. Ce groupe comprenait sans doute Skip James qui était né à Bentonia, en 1902. Calt & co. Font remarquer que “Catfish Blues” était de manière évidente “déjà un traditionnel quand Petway l'avait enregistré. Skip James le jouait déjà en effet pendant les années 20''. Bentonia était à peu près à 20 miles de Yazoo City (près du lieu de naissance de McClennan) et à 60 miles environ de Greenwood, Le Flore County qui fut la base de McClennan’s pendant plusieurs années avant qu'il ne parte pour Chicago en 1939.

James qui avait 6 ans de plus que Tommy pourrait bien avoir été à l'origine d'une tradition du blues dans les années 20. Quoi qu'il en soit, les traces pourraient bien remonter plus loin au nord du Mississippi, dans la région d'Hernando, lieu de naissance de Jim Jackson. Jackson étant le premier à avoir enregistré le vers du ‘catfish blues’ en1928, qu'il devait inclure dans la partie 3 de son énorme succès “Jim Jackson’s Kansas City Blues” chez Vocalion, comme vu précédemment.

Jackson était né quelques 12 ans avant Skip James vers 1890 et comme on l'a vu dans le premier chapitre était connu surtout pour ses prestations dans le circuit des medicine shows et du hokum (chanson paillarde et parodique).

 

Curieusement, un duo masculin, “Swan & Lee” grava 2 faces en 1929 tout à fait dans le style hokum, avec des fredonnements et une sorte de chanté scat avec des vers à allusions sexuelles. Un titre incluait deux vers avec des références à un catfish. Un faisait :

“Catfish’ll have kittens, I’ll tell you Jim,
When old Tom Cat learns how to swim.
Ref: He’s a fishy little thing,
He’s a fishy little thing.
He may look suspicious,
But he’s a fishy little thing.”


Peut-être qu'un chanteur n'ayant jamais enregistré s'empara du symbolisme du catfish sur le circuit des medicine shows après avoir entendu Jackson ou Swan & Lee, et l'emporta jusqu'à Bentonia où il fut incorporé dans un blues du Delta bien plus rugueux. Quel que soit le point de départ, “Catfish Blues”/ “Rollin’ Stone” s'est révélé un des plus endurants standards de blues. Il a même été enregistré par le barde du blues texan d'après guerre,Lightning Hopkins.

 

 

 

 

Mc­Cormick croit que “Catfish” est sorti “d'un vers qui faisait depuis longtemps partie de titres comme “Easy Rider” . Pourtant l'un des tout premiers chanteurs de blues, Blind Lem­on Jefferson, également du Texas, ne fait référence à aucun catfish sur son “Easy Rider Blues” de 1927. Et pas plus le chanteur de vaudeville/hokum Frankie ‘Half-Pint’ Jaxon sur sa version 2 années plus tard, avec le Tampa Red’s Hokum Jug Band.


On peut être tenté de faire le lien entre l'utilisation d'un vers enregistré jusqu'alors seulement par Jackson par Hopkins ; Lightning chante une variante de ces phrases :

“If a white man have the blues, he goes down to the river and sit down. (x2)
An’ if the blues overtakes ‘im, he jumps overboard an’ drown.”
“If a coloured man have the blues, he goes down to the river and sit down. (x2)
If the blues overtakes ‘im, he thinks about his woman an’ come on back to town.”

in“My Mobile Central Blues”. Jim Jackson vo. gtr. 30th.Jan. or 2nd.Feb. 1928. Memphis, Tenn.

''Si un blanc a le blues, il va s'asseoir près de la rivière, et si le blues est trop fort il se jette à l'eau et se noie.

Si un homme de couleur a le blues, il va s'asseoir près de la rivière, et si le blues est trop fort, il pense à sa femme et rentre à la maison.

En utilisant une paire de vers de Petway mais avec le rythme plus lent de McClennan’, le Texan ''Hopkinisa'' sa version de “Catfish”(c.1961) en gardant ce caractère insistant du delta. Hopkins combina un bout des vers de Jim Jackson en un seul:

“You know, I went down to the river,
Start to jump overboard an’ drown;
I thought about that little woman,
I turn around, I went walkin’ back to town.
Mm. Back to town.
Mm. Back to town.
Sure nuff, mm, back to town”.

“Catfish Blues”. Lightning Hopkins vo. gtr. c.1961. Hous­ton? Tex.

''Tu vois, je suis descendu à la rivière, j'allais sauter pour me noyer, j'ai fait demi tour et je suis rentré en ville....

 

Pour finir, quelques versions remarquables , d'abord la version d'hendrix (audio seulement)

 

Celle de Billy Boy Arnold, super harmoniciste et chanteur

Canned Heat boogie sur le catfish
Super version africaine de Taj Mahal
J'espère que vous avez vu votre lot de découvertes et vous dit à bientôt

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