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5 mars 2012 1 05 /03 /mars /2012 00:00

 

Traduit du livre Blues : the basics, Dick Weissman

 

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L'Economie du Blues part 1

 

Il y a deux sortes de revenus pour les artistes qui enregistrent :

 

  1. Un pourcentage du prix de vente du disque(appelé une 'royalty') en rémunération d'avoir joué sur un disque. Ceci peut aller de rien du tout jusqu'à dix pour cent du prix de vente du disque.(Les musiciens engagés pour la séance ou accompagnateurs touchent généralement un cachet moindre.

  2. Des royalties pour l'écriture des chansons. Ceci va du paiement pour l'utilisation du titre sur un disque (droits mécaniques de reproduction), jusqu'aux droits d'exécution qui concernent l'utilisation des œuvres auprès d'un public, à la radio ou la télévision, dans des films et les droits d'édition comme les partitions ou les songbooks.

 

Malheureusement la plupart des artistes de blues et de country d'ailleurs, ont reçu des indemnités dérisoires pour leurs enregistrements.

Souvent on ne leur payait rien du tout, ou les producteurs ou les maisons de production leur proposaient le choix entre un minuscule salaire immédiatement ou des royalties plus tard.

 


La plupart des artistes n'avaient aucune idée de ce qu'ils perdaient au change. Ils pensaient qu'un tien vaut mieux que deux tu l'auras d'autant plus qu'ils doutaient de toucher jamais quelque royalty que ce soit.

Quelques artistes luttaient contre le système en ne respectant pas leur contrat et en enregistrant pour autant de labels qu'ils pouvaient. C'était ''prends l'oseille et tires-toi'' (take the money and run).

Certains comme John Lee Hooker ont enregistré sous plus d'une demi douzaine de pseudonymes, et souvent enregistraient la même chose avec bien peu de variations.

Entre autres, John Lee Booker,

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Johnny Lee, John Lee, John Lee Cooker, Texas Slim, Delta John etc...

 

 

 

 

 

Les salaires des auteurs étaient généralement tripatouillés par les producteurs.

 

 

JMayoWilliams20s.jpg

 

 

Certains comme J.Mayo Williams enregistraient les œuvres à leur nom, et faisaient une aumône en avance à leurs artistes. De plus ils n'étaient des fois que de simples intermédiaires entre l'artiste et la maison de disques et cette relation pouvait s'interrompre à tout moment.

Au lieu de simplement prendre la part qu'il leur revenait ils pillaient allègrement les revenus de l'artiste.

 

Quand les musiciens du British Blues apparurent, ils commencèrent à enregistrer avec un grand succès des titres empruntés aux artistes de blues.

 

 

 

 

Des gens comme Eric Clapton et Led Zeppelin (ici Travaling riverside blues de Robert Johnson) vendirent des millions de copies de tels enregistrements. Le blues revival par des groupes de folk et de jeunes chanteurs blancs avait aussi un certain succès discographique.

De grands artistes de rock firent des best sellers de titres blues repris d'après des enregistrements anciens. Elvis Presley, en particulier, enregistra plusieurs blues, entre autres son premier hit ''That's allright'', écrit par Arthur 'Big Boy' Crudup.

 

 

 

 

Un groupe de jeunes managers de bluesmen, dont Richard Waterman, commencèrent à représenter quelques des anciens bluesmen, et tentèrent de faire valoir leurs droits sur leur musique. Waterman a décrit une scène étonnante au cours de laquelle il avait conduit en voiture Arthur Crudup à New York depuis son domicile en Virginie car on lui avait promis que Hill & Range Music, les éditeurs de Presley, lui remettraient un gos chèque pour les ventes de 'That's allright''. Finalement, le patron de la compagnie, Julian Aberbach, ne s'est pas présenté au rendez-vous pour signer le chèque et Crudup repartit pour la Géorgie et sa chiche existence.

Au final Waterman devait réussir à récupérer l'argent, mais Crudup étant alors décédé, ce sont ses enfant qui en bénéficièrent.


Beaucoup d'écrits sur le blues ont insisté sur le côté raciste de ces relations d'exploitation, mais il doit être clair plour le lecteur, que certains 'mauvais garçons' étaient des entrepreneurs noirs tels J . Mayo Williams, ou des maisons de disques gérées par des noirs comme Peacock ou Vee Jay.

D'autres maisons de disque choisissaient une approche plus paternaliste, préférant offrir à leurs artistes des cadeaux de valeur -des voitures ou même des maisons- en argumentant que sinon l'argent serait gaspillé et perdu.


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Etta James, entre autres, fera part de sa gratitude à Léonard et Phil Chess pour lui avoir payé une maison plutôt que de lui donner de l'argent à une époque où elle aurait tout dépensé en drogues.

Malgré tout la politique des frères Chess, avec le recul, semble bien refléter un caractère raciste (dixit l'auteur, il y a toujours polémique à ce sujet).

 

La suite prochainement

A bientôt

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