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27 décembre 2010 1 27 /12 /décembre /2010 00:00

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Oyez, braves gens! Il existe un manga dédié au blues et plus particulièrement à Robert Johnson.

Robert Johnson est connu en dehors de sa musique pour la légende(?) selon laquelle il aurait acquis sa virtuosité à la guitare en vendant son âma au diable à un carrefour. en échange de son âme le diable lui aurait offert le blues. dans sa courte existence il enregistra seulement 29 chansons et 13 versons alternatives soit 42 plages en tout. il mourut empoisonné par un mari jaloux à l'âge de 27 ans.

 

Me and the Devil Blues évoque sa vie.  Hiramoto commence sa biographie romancée par le peu de choses que nous connaissons de sa vie d'avant le blues. RJ est un sharecropper (métayer ), marié et avec une épouse enceinte. il rêve d'être un bluesman, mais il se débrouille très mal sur sa guitare. Il entend parler de la légende qui explique qu'on peut vendre son âme au diable pour devenir un grand musicien. Une nuit, saoûl et désespéré, il tente le coup. c'est là que le manga s'éloigne de la stricte biographie pour développer les visions d'Hiramoto.


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Le premier volume est le plus basé sur la musique. RJ explique son désire de devenir un bluesman en traînant au juke-joint local pour écouter tous les musiciens qui s'y présentent et essayer de reproduire leurs techniques. RJ a des conversations avec Son House et Willie brown pour comprendre ce qu'est vraiment le blues. En raison de ce parti pris musical cette partie est très dense narrativement et l'histoire avance de manière rapide et cohérente.

 

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Avec le volume 2, le moteur et le ton de la série changent; Il ne s'agit plus de musique; il s'agit de RJ et de la manière dont il réalise peu à peu tiutes les conséquences du contrat passé avec le Diable. Comme il convient dans un récit horrifique, l(intrigue se ralentit et évoque levoyage de Rj Et de Clyde barrow le hors la loi à travers des contrées proches de l'enfer. Hiramoto n'a pas besoin de quitter la ploanèrte pour nous dépeindre un pays peuplé de démons et de perversité.Il emmène simplement ses lecteurs dans un périple au travers des terreurs que réservait l'Amérique rurale du sud à un noir dans les années 1930.

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Hiramoto doit être félicité pour son travail de documentaliste. les gens et les lieux dans la série ont vraiment l'air réels et tangibles. Il capture les aspects sinistres de la vie d'un sharecropper dans le Sud et la pauvreté des petites communautés agricoles noires. On peut presque sentir la sueur et la bière du juke joint (café musique en français propre).

 

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On a le goût de la poussière des routes. Ce n'est pas l'Amérique glamour des films Hollywoodiens de l'époque, mais les réalités de la grande dépression et du racisme. c'est le rappel déstabilisant d'une époque ou si vous n'étiez pas WASP (white anglo-saxon protestant) vous étiez en situation d'infériorité sociale, économique et judiciaire dans beaucoup d'endroits aus USA.

 

Hiramoto a écrit un conte captivant. Au départ c'est la passion de Rj pour le blues qui nous embarque au fur et à mesure de notre lecture. Ensuite,on est fasciné par la nature étrange de sa rencontre et de son parcours avec Clyde?. Clyde, le psychopathe en devenir, a l'air presque normal face aux personnalités du cru qu'ils rencontrent. On est à la fois écoeuré et captivé par ces gens moralement tordus. On tient à savoir si Rj va pouvoir survivre. Hiramoto ne laisse pas de brèches dans le suspense. Il n'y a pas d'intermède comique pour se détendre. C'est une série harassante.

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Le style de Hiramoto est splendide et réaliste. Dans le premier volume, il capture l'énergie brute et la passion du blues. On peut presque entendre la musique quand il présente les musiciens à l'oeuvre. dans les volumes suivants, il transmet la peur et les émotions changeantes de RJ au fur et à mesure qu'il se confronte aux monstruosités de son odyssée. Il ya des planches vraiment sensationnelles éparpillées au fil de la série. Par exemple Rj auprès de la tombe de sa femme  et de son enfant et plus loin son réveil dans une cellule. La peinture deu chaos de ses émotions est  superbe.

 

Me and the Devil Blues est une excellente série pour des lecteurs au grand âge (plus de 16 ans quoi!) La mise en scène et le style graphique en font un bon point de départ pour les allergiques au manga. Quoi qu'il en soit, il faut bien avoir à l'esprit qu'on a pas ici vraiment une histoire sur une des légendes du blues américain, mais plutôt un conte d'horreur gothique situé dans le Sud.

 

Pour les chanceux qui habitent Vitrolles, je signale que le responsable de la bibliothèque a commandé l'intégrale de la série qui devrait être arrivée incessamment sous peu comme on dit, alors si vous n'êtes pas adhérent (e) c'est le moment ou jamais.

Juste un petit mot, pour ceux qui n'ont pas l'habitude: on lit un manga en commençant par la dernière page et de droite à gauche. c'est déconcertant au début...

 

Je vous laisse avec une vidéo de Rory Gallagher interprétant le Walking Blues de Robert johnson. Bonnes Fêtes à tous et bon bout d'an...


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20 décembre 2010 1 20 /12 /décembre /2010 00:00

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Robert Calvin Bland alias Bobby blue Bland est né à Rosemark, dans le Tennessee le 27 janvier 1930.

Il a gagné et maintenu son statut de superstar du blues à la dure, sans guitar, harmonica ou quelque autre instrument pour s'appuyer.  Tout ce qu'il avait à offrir c'était cette voix magnifique, un instrument extrêmement puissant dans sa jeunesse, balancé avec charisme  et un sens aigu du mélisme (si vous ne savez pas ce que c'est rapprochez-vous d'un article précédent).  Parlez-en  à ses legions de fans féminines qui firent de lui un sex symbol même tard dans sa carrière.

Son style de blues plus velouté lui a permis de perdurer dans le circuit blues année après année depuis plus de cinquante ans.

 

Il chante tout d'abord dans des groupes de Gospel, notamment les Miniatures qui connaissent le succès dans les églises autour de Memphis. Il forme ensuite les Beale Streeters (du nom de la rue Beale Street qui vaudra son surnom à BB King).

Bobby Bland s'intéressait déjà au blues et surtout il était capable de retenir des effets d'autres musiques qu'il écoutait à l'époque et bâtira ainsi un style qui n'existait pas vraiment avant lui.

 

 “Les spirituals, le blues et la  country & western, cà participe tout du même truc”, Bland déclarait lors d'une interview au Midlife Rocker's Weblog . Si vous écoutez des titres country and Western de Ernest Tubb et Roy Acuff, ils ont le même feeling. Juste des textes différents.


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Yiiiiipa!

 

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Euh, Mister Bland a eu bien du mérite à faire du blues de cette qualité après avoir écouté çà; remarquez quand j'étais petit c'était Enrico ou Mireille Mathieu avec dans les grands moments de délire Paulette Merval et Marcel Merkès


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Ce n'est donc pas la peine de faire le malin...mais revenons plutôt à l'entretien (qui vaut mieux que deux tu l'auras...)

 

 

''Donc, j'ai commencé par écouter de la country et western quand j'étais jeune. A l'époque il y avait un gala amateur tous les vendredi soir et si vous étiez bon vous pouviez gagner 5 dollars. Aussi je devins plutôt bon... c'était une somme à l'époque 5 dollars vous savez''

 

Mais le blues, était difficile à faire admettre. Les gens voyaient çà comme un truc soporifique et déprimant. Il n'était pas respecté du tout. Je me suis mis à écouter Blind Lemon Jefferson, Big Boy Crudup, Big Joe Turner, des types de ce genre, et aussi BB King, et j'ai en quelque sorte développé un blues avec un feeling proche des spirituals. Ce que j'avais appris à l'église, mon phrasé, et tout le reste vient de ma fréquentation de l'église.''

Mais comme beaucoup de gens qui craignaient Dieu, sa mère et sa grand-mère n'appréciaient pas le blues. Elles étaient des femmes d'église et le blues... c'était la musique du Diable.

“On vous rappelait çà pendant les prières et à l'église le Dimanche, aussi c'était dur pour moi de passer outre l'avis de ma famille, car le blues n'était pas le bienvenu chez nous. Vous ne deviez même pas y penser. Aussi j'ai commencé à jouer avec un ami et quand BB a sorti “Three O’Clock In The Morning”, ce fut vraiment différent de tout le reste. sa manière d'aborder le blues, lui et Lucille.''


 

 

Même si la vidéo a un peu de grain, il faut à tout prix voir BB Et Bobby faire le show et s'amuser sur scène, un grand moment.


 

Quelques mois plus tard, il est engagé dans la revue de Johnny Ace(qui mourra en 1954 d'une balle dans la tête suite à une roulette russe en coulisses d'un concert à Houston); en 1952 il enregistre ses premiers titres pour Modern, ensuite pour Chess puis pour Duke; son premier hit c'est It's my life baby en 1955


 

 

Au cours des années 50 et au début des 60, Bobby fut un des principaux créateurs du son moderne du soul blues. Avec d'autres artistes tels que Sam Cooke, Ray Charles et Junior Parker, il développa un son qui mixait le gospel au blues et au rythm and blues. Son style était caractérisé par un son riche de big band et des parties de guitare à la BB King.

 

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La plupart de ses faces de blues Texan énergique au cours des années 50 présentaient la guitare cinglante de Clarence Hollimon, par exemple  "I Smell Trouble," "I Don't Believe," "Don't Want No Woman," "You Got Me (Where You Want Me)," et le torride "Loan a Helping Hand" et "Teach Me (How to Love You)." mais le riff de guitare qui provoquera le premier véritable hit national sera celui de l'énergique "Farther Up the Road," (qui serait numéro dans les charts de R'n'B) en 1957 interprété par Pat Hare, Pat-hare.jpgun autre rude gratteux qui mourrait en prison après avoir tué sa petite amie et un policier. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par la suite c'est Wayne Bennett qui prendrait la guitare, son jeu élégant fera merveille pendant l'essentiel des années 60 sur les enregistrements chez Duke.

 

Les fondations Gospel inhérentes à l'interprétation puissante de Bland ne furent jamais aussi évidentes que dans ''Little boy blue'' sorti en 1958, un tour de force vocal qui essore dans la dernière partie la moindre goutte d'émotion de cette ballade grinçante. 

 

 

 

 

Il précisera avoir appris à hurler (to squall) en écoutant  le Reverend C.L. Franklin, le père d'Aretha.

Le trompettiste arrangeur Joe Scott le dirigea vers un style plus soft au changement de décennie: le mix de blues, RnB, et soul de  "I Pity the Fool," et  "Two Steps From the Blues" allaient influencer fortement une légion de chanteurs Soul du sud à venir.

 

 

Bland allait avoir plus de 30 titres dans le top 20 du RnB au cours de sa carrière. Avec un sens aigu du marketing il s'adressa très tôt aux femmes qui achetaient elles aussi des disques de blues(mais pas en France, en tout cas pas encore...).

D'autant plus qu'alors que la plupart des chanteurs mettaient leur compagne à la porte (dans les textes s'entend), Bland promouvait l'engagement. Il rendait la responsabilité furieusement sexy. Entre 1959 et 1963, il eut une série de hits avec des titres comme ''I'll take care of you'' (je vais prendre soin de toi), ''Don't cry no more'' (ne pleures plus) et ''That's the way love is''(ainsi va l'amour). Bland fit entrer le blues dans les chambres et pava la route pour les sonorités séductrices de la soul. son influence se fera sentir dans les enregistrements d'artistes comme Otis Redding et Sam Moore.

 

 Regardez-çà: bobby live au Chicago festival en 1981, avec Mel Brown(guitare noire) et Wayne Bennett(guitare blanche). Sûr, l'image a un peu souffert mais çà groove du feu de dieu

 

 


 

 

 

"Without a warning, you broke my heart/You took it darlin' and you tore it apart
You left me sitting in the dark crying/You said your love for me was dying." 

Sans prévenir, tu m'as brisé le coeur/ Tu l'as saisi ,mon amour, et tu l'as déchiré

Tu m'as laissé pleurer assis dans le noir/ Tu m'as dit que ton amour pour moi était mort

Turn on Your Love Light, ce titre est un grand moment dans sa carrière.

 

 


Cette vidéo n'est qu'une image fixe, c'est juste pour écouter le titre, la version de Deezer bugue.

L'intro dans le style Gospel enfiévré (le riff des cuivres sera entièrement pillé par le every body need somebody des Blues Brothers) fait attendre à l'auditeur des paroles joyeuses, jusqu'à ce la voix de baryton de bland émerge et tranche dans le vif. Quand il arrive au refrain, implorant sa partenaire inconstante -''Turn on your light! Let it shine on me" (Allume ta lumière! Laisses-là m'éclairer)-  la chanson a repris le chemin de l'églisealors que deux batteurs swinguent avec le chanteur. C'est une chanson vraiment triste au coeur d'un arrangement joyeux, et la tension créée par ce contraste est encore aujourd'hui magnifique.

 

 

 

Tout au long des années 60, Bland va tourner sans relâche sans être remarqué par les blancs. ''J'ai fait le chitlin circuit'' dit-il,"black only (seulement les noirs); c'est mon peuple que je dois remercier pour m'avoir porté si longtemps. Ils sont les seuls à m'avoir écouté".

Il parviendra à surmonter de graves problèmes de boisson et après avoir succombé à la mode du disco dans les années 70-ce qui ne l'empêchera pas d'enregistrer deux albums avec BB King (Together for the first time et Together again)-, il reviendra au blues, aux balades et à la soul chez Malaco.

 

En1992, il a été intronisé au  Rock and Roll Hall of Fame; en 1998 il a reçu un Lifetime Achievement Award de la  Blues Foundation(oscar du blues pour l'ensemble de son oeuvre). Avant la cérémonie, qui avait lieu à la House of Blues de dan Ackroyd à Los Angelès, Bland et les siens ont du attendre dehors pendant que les pontes du management leur passaient devant.

 

 

La suite du live de tout à l'heure

 

 

 


Bon alors la dernière des trois parties disponibles

 

 

 

Monsieur Bland fera 81 ans en janvier, bon anniversaire à lui...

 

Sources pour cet article:

Editions Atlas Les génies du blues

La grande Encyclopédie du blues, gérard herzhaft

Midlife Rocker's weblog

Bobby Blue Bland.com

http://www.artistdirect.com/artist/bio/bobby-blue-bland

http://www.salon.com/people/bc/2000/03/14/bland

http://www.livinblues.com/bluesrooms/bobbybland.asp

 

Et bien sûr You Tube...

 

Et Joyeux Noël à tous et à toutes....

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13 décembre 2010 1 13 /12 /décembre /2010 00:00

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Candye Kane

 

 

 

 

Je voudrais attirer votre attention sur une artiste contemporaine relativement underground même dans le milieu blues et qui mérite toute votre attention,  votre respect, voire même votre modeste investissement dans un de ses cd.

 

Les Big Mamas ont toujours eu la côte dans le blues contrairement aux ''skinny women''.

Avec Candye on est dans le vif du sujet même si sa peau n'est pas noire. Miss Kane est  pro depuis une vigntaine d'années et a une dizaine de cd à son palmarès. En 2008 elle a été nominée pour le  National Blues Foundation Award de Best Blues Contemporary Female Artist.

 

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Son avant dernier cd, Super Hero, sur le label  Delta Groove (2009), est entré à la dixième place dans les charts blues de Billboard, ce qui est une performance.

Elle nous propose un mix de swing et jump blues teinté de rockabilly du meilleur aloi.

 

 


 

Sa biographie nous présente un difficile parcours de vie qui la conduira finalement au blues.(traduite par mes soins du site de sa maison de disques) link

 

Née en 1965, elle a survécu à une enfance perturbée, marquée par un père absent et une mère au langage ordurier qui lui apprendra le vol à l'étalage dès l'âge de neuf ans. Elevée à Los Angelès Est, elle deviendra le produit de son environnement, trempant dans la culture des gangs et devenant mère célibataire à l'âge de 17 ans. Malgré ces débuts dificiles, qui passeront par une brève carrière dans le porno, elle ne perdra jamais de vue son envie de chanter. Elle fera partie de la jeune scène punk du début dez années 80. Elle jouera dans des groupes de country punk et partagera la scène avec tout un tas de groupes comme Black Flag, Social Distorsion, Los Lobos, X, et Dwight Yoakam. 

 

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En1986, Kane retient l'attention d'un ponte de CBS/Epic , Larry Hanby. Elle fut signée et enregistra une démo, présentée alors comme une chanteuse de country. Mais CBS découvre son passé dans le X et la laisse tomber. Ses managers et agents lui conseillent de perdre du poids, de faire table rase de son passé et en bref de changer toute sa personnalité.

 

Découragée et le coeur brisé, Candye quitte Los Angelès pour une communauté endormie à San Diego. Elle se marie, donne naissance à un autre fils et devient major de sa promo dans un cycle d'études supérieures, le Women's Studies à l'Université de San Diego.  Issues du mouvement des femmes des années 70, les Women’s Studies avaient pour objectif de prolonger la critique de la place faite aux femmes dans la société par la critique des discours légitimant leur exclusion. Dans un contexte général de développement des études sur les minorités, les féministes universitaires ont obtenu, à une large échelle, avec l’appui des étudiantes, la création d’enseignements sur les femmes et de Women’s Studies interdisciplinaires;

pour tout savoir sur cet enseignement allez voir ici link.


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Pendant ce temps elle continue d'écrire des chansons et par accident découvre le style de blues tape à l'oeil de Big Maybelle, Ruth Brown, Big Mama Thornton, Etta James (dont elle fera la première partie à de nombreuses reprises) et Bessie Smith; dans le blues les femmes avaient un passé plutôt agité et elles étaient nombreuses à être solidement charpentées. la plupart avaient grandi dans des circonstances difficiles, un monde oppressant et se révélaient néanmoins capables de faire de la musique et de raconter leur sexualité.

 

Kane avait trouvé sa voie: elle serait une blueswoman.


 

Les concerts de Candye sont légendaires. Elle fait honneur aux intrépides blues women du passé avec ses deux pieds bien plantés dans le présent. Elle grogne, crie, croone et rugit en chantant toute une vie de souffrance et d'obstacles incessants. elle balance un blues de bar ou une ballade emplie d'âme (soulful) puis saisit la foule par les c... avec sa reprise de ''Whole Lotta Love'' de Led Zeppelin. Elle dit souvent qu'elle est une ''black drag queen trapped in a white woman's body'' (une drag queen noire prisonnière d'un corps blanc) et elle en endosse le rôle. Couverte de plumes colorées et de strass, ses prestations c'est le Mississippi revu par Las Vegas après un passage chez les hippies de San Francisco.

 

 

 

Son public est un mélange de ''marginaux'': bikers, fans de blues (eh oui les copains, nous sommes des marginaux), filles enrobées, homosexuels, porno addicts, féministes, hommes qui aiment les grosses,  fans de rockabilly et tout un chacun se bouscule pour voir Candye et entendre son message d'amour et de liberté.


Miss Kane a survécu à un cancer du pancréas. cette forme de cancer est souvent une sentence de mort et la plupart n'y survivent pas. Le diagnostic a été fait en février 2008 et, un an plus tard, elle était déclarée guérie. Plusieurs chansons du cd Super Hero réflètent clairement son attitude positive envers la vie et devraient aider les personnes en souffrance.

 

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Candye qui a un coeur gros comme çà (au propre et au figuré d'ailleurs) est à l'origine de United By Music link

C'est une organisation caritative au sein de laquelle elle enseigne à de jeunes handicapés du monde entier l'histoire du blues et comment cette musique fut une réaction à des formes d'oppression. Elle les fait bosser et les invite même à se produire sur scène avec elle ou d'autres artistes de renom. Elle leur offre le blues comme moyen de faire face à leurs opressions physiques ou mentales.

De plus elle communique le plus possible sur sa survie lors de ses concerts pour donner de l'espoir à tous les malades qui pourraient en trouver un peu à travers son cas particulier.

 



Maintenant écoutez la voix que le Washington Post a décrit comme ''Une merveille de la nature comme le Grand Canyon''.

 

 

 

Laissez vos pieds battre la mesure de ses titres à l'enthousiasme contagieux et souvent drôles que candye écrit avec ses messages  de soutien aux isolés,aux désespérés, aux opprimés et aux mal aimés. Vous verrez qu'elle est ce que le docteur devrait prescrire. Elle est une vraie diva qui est là pour nous aider à célébrer notre sexualité, à oublier les stéréotypes, assumer nos rêves et s'éclater sur la piste de danse. 


Une chose parfois pénible avec les disques de blues contemporains c'est que la chanson ne sert que de véhicule aux solos de guitare.  La grandeur du blues, depuis ses débuts et à travers les années 1950 et 60, c'est le chant qui vient du coeur et des paroles sincères qui évoquent les difficultés rencontrées par l'interprète.  Miss Kane est une artiste qui privilégie la chanson avant tout. Les textes ont du sens; certains sont tristes, d'autres toniques et d'autres drôles. En plus, les musiciens sont là pour soutenir la chanson et ils le font avec un grand respect pour le genre. Enfin, Candye Kane a une style vocal très particulier, mélange de rudesse et de dureté bien spécial. De nombreux chanteurs ont un style un peu précieux, affecté, elle non, son style est ''direct from the heart'', en direct du coeur.

 

 

Un des points forts du disque est le travail de Laura Chavez à la guitare que vous avez découvert avec cette vidéo à l'acoustique.

 

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Melle Chavez est une jeune guitariste qui a co-produit le cd avec Candye, et est sa guitariste habituelle. Elle est d'une redoutable efficacité quand elle soutient les vocaux avec des accords ou des riffs quelle distille avec beaucoup de goût et de style. Son jeu solo ajoute de la matière aux titres. Elle n'est pas juste une ''chasseuses de notes''. Elle connaît le blues et joue avec sobriété et originalité. Elle mérite vraiment d'être reconnue pour son talent et devrait être un modèle pour tout guitariste de blues qui débute. On apprend beaucoup en l'écoutant avec attention. 

 

 

 

Je vous cite quelques paroles (traduites par mes soins) de la  Kane à l'occason d'une interview qu'elle a donné à l'American blues Blog link


''Je crois que les amoureux du blues ont la responsabilité de présenter aux autres cette musique que nous aimons. le blues est une musique si spéciale qu'on doit y être amené par un ami, un membre de la famille ou alors tomber dessus par accident dans un festival ou un bar quelconque. la plupart des gens ne savent pas ce qu'est le blues et la ligne est constamment brouillée entre le rock et le blues. Aussi je suis étonnée quand un disque de blues (le sien en l'occurrence) attire l'attention. je pense que nous devrions faire en sorte que les jeunes adoptent le blues et qu'ils y soient eduqués au . donc, faitrtes un cd de vos préférés dès aujourd'hui et donnez le à un enfant ou un ado. expliquez-lui comment Jimmy Hendrix, les Beatles et tant d'autres grandes stars furent et sont influencées par le blues. Alors nous pourrons peut-être maintenir la flamme allumée pour une génération de plus.''

 

J'espère d'ailleurs de tout coeur que ce blog puisse contribuer à sa modeste mesure à ce bel objectif.

 

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Au cours de cette interview déjà citée elle regrette qu'aux USA les jeunes de mons de 21 ans ne puissent écouter de la musique live dans les bars, même accompagnés de leurs parents.

C'est une des raisons pour lesquelles le blues est surtout une musique d'adultes plus âgés car cette musique vit dans des lieux dont les jeunes sont exclus de manière bien hypocrite.

En effet ils sont abrutis d'Américan Idol (la nouvelle star US) de Brittney Spears ou des Jonas Brothers et ne peuvent jouer ni écouter de la musique live dans les bars avant leur 21 ème année.

Elle nous envie, nous autres européens de ne pas avoir cette legislation anti productive quand à la culture musicale et la musique vivante.

 

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Je vous laisse avec un titre de son dernier album, big fat mamas are back in style (comme d'hab vous trouverez ses albums sur I-tunes et vous pouvez en écouter certains sur Musicme ou Deezer))et vous donne rendez-vous au prochain article

 

 


 


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5 décembre 2010 7 05 /12 /décembre /2010 00:00

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A chaque conférence nous vous parlons de la série de films sur le blues produite par Martin Scorcese; J'ai décidé de vous en dire un peu plus en chroniquant de ci de là les sept films composant le coffret.

 

On ne sait pas assez que Clint Eastwood est un bon pianiste de niveau semi-pro et qui a une passion pour le jazz.

Je vous propose d'ailleurs d'en apprendre plus à ce sujet sur le site suivant link

Dans son documentaire, Piano Blues, Ray Charles est le personnage central autour de qui est racontée l'histoire du piano blues.

 

Le film commence avec quelques images de Ray en train de joue What'd I Say? et retourne en arrière dans le temps pour nous présenter de vieilles séquences de Peter Johnson, Martha Davis, et Dorothy Donegan. On fait la navette entre Ray qui parle avec Clint et des extraits de Big Joe Turner et Duke Ellington. Ray raconte qu'il écoutait le Grand Ole Opry (show country) quand il était jeune et de l'influence qu'a eue sur lui le pianiste Charlie Brown.

Eastwood a des goûts plus eclectiques que la plupart des metteurs en scène de cette série, et les mordus de blues seront sans doute étonnésde voir Dave Brubeck, par exemple. Brubeck n'a jamais été spécialement considéré comme un pianiste de blues, mais Eastwood utilise le mot ''blues'' dans un sens élargi pour inclure le jazz blues, avec ses rythmes et ses harmonies plus sophistiqués. De manière intéressante, Brubeck et Charles, conjointement, considèrent Art tatum, un très bon musicien de jazz aux liens peu évidents avec le blues, comme une influence majeure. Ray reconnaît également l'influence du jeune Nat 'King' Cole, quand Cole jouait du piano plus ou autant qu'il ne chantait.


Quelques unes des séquences les plus intéressantes du film montrent Dr.John qui joue du piano dans le style de quelques uns de ses modèles, comme Champion Jack Dupree et Professor Longhair. Ceci interrompu par un excellent clip du Professeur Longhair interprétant son succès Tipitina. Ensuite vient une interview dans laquelle la pianiste texane Marcia Ball nous apprend que sa grand-mère et sa tante jouaient toutes deux du piano, et elle nous présente également quelques styles de jeu. Eastwood va et vient entre Ball, Dr John et Professor Longhair, finissant par un entretien avec Pinetop Perkins. Perkins parle du Chicago blues, de ses années avec Muddy Waters et de l'influence d'un autre pianiste de Muddy Waters, Otis Spann.

Le large échantillon de pianistes s'élargit avec des interprétations et des interviews avec le chef d'orchestre swing Jay Mc Shann, le musicien de studio Pete Jolly( dont la prestation très technique et musicale mais pas très blues semble un peu hors sujet), le pianiste de jazz Oscar Peterson (disciple d'Art Tatum), et Fats Domino. Tout se conclut par l'interprétation de America The Beautiful par Ray Charles avec un grand orchestre.
La partie la plus convaincante du film de Eastwood réside dans son amour évident pour le beau jeu au piano. Il aurait peut-être été plus dans le sujet en omettant certains des pianistes les plus jazz et en présentant Jimmy Yancey, le grand pianiste de Chicago blues et boogie-woogie ainsi que d'autres musiciens importants comme Little Brother Montgomery, Roosevelt Sykes ou Memphis Slim. L'intérêt du documentaire réside vraiment dans les séquences qui présentent des opersonnages de l'histoire dont certains sont décédés ou retirés de la scène musicale.

Pour les fans de piano boogie-woogie et blues, un cd de Jimmy Yancey (essentiellement instrumental avec quelques pistes interprétées par son épouse) dispo sur I-tunes et ailleurs, 30 titres pour 8,99 euros...

jimmy-yancey.jpg
Et bien sûr à l'approche de Noël le coffret Scorcese

Coffret-scorcese.jpg
Disponible chez Amazon pour 44,19 euros les sept films, franchement pas d'hésitation à avoir si vous aimez le blues...
A bientôt...
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28 novembre 2010 7 28 /11 /novembre /2010 00:00

Et d'abord merci à tous ceux qui ont répondu présent à la conférence de vendredi dernier à Vitrolles


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Pilogue pense à Bessie Smith jeune pendant que le professeur René "Scotty" Agarrat essaie de règler les coordonnées de téléportation sur 1923 (pas facile, facile)


 

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Alors surtout la paume de la main gauche ne doit jamais toucher le manche de la guitare et vous devez éviter d'avoir le pouce de la main droite qui traverse toutes les cordes. Pilogue , également professeur de guitare (mais ne le répétez pas) dans une illustration magistrale de faites ce que je dis et pas ce que je fais pendant le Walking Blues de Robert Johnson.

 

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Le blues çà donne soif, la preuve...

 

 

 

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Alors aujourd'hui je vais commencer une longue série d'articles que je publierai de temps à autre sur le double sens des paroles du blues en me basant sur l'excellent ouvrage de Jean-paul Levet dont je vous recommande l'achat.

Personnellement j'ai l'édition précédente qui ne comprenait pas la partie rap dans le titre et que la Gazette de Greenwwood link chroniquait de belle façon:

 

Les amateurs de musique noire US vont pouvoir assouvir leur soif de connaissance et de compréhension du vocabulaire, des mots du blues, du jazz et de la musique afro-américaine avec  "Talkin' That Talk, le langage du blues et du jazz", que l'on doit à l'éminent spécialiste qu'est Jean-Paul Levet.

Que l'on ne s'y trompe pas! Comme l'indique Michel Fabre dans sa préface, (…) la grille de décryptage de Jean-Paul Levet ne permet pas de comprendre toutes les allusions de la musique noire aux Etats-Unis, mais elle éclaire instantanément la plupart des textes de chansons de blues, les termes employés par les musiciens et qui font si intimement partie du vocabulaire de la culture noire américaine

 

 

 

Ce travail de " décodage " magistral et unique en son genre, plonge effectivement dans le vernaculaire de la communauté noire-américaine pour couvrir, sur le plan lexical, quelques 3000 termes ou expressions sous forme de glossaire. Le tout, sur la foi de "productions orales attestées", comme pour rappeler l'évidence : le blues est d'abord oral, un chant avant d'être musique. L'étude s'appuie aussi sur d'autres outils documentaires et de recherche comme les interviews et les biographies enregistrées.

Il y est question bien sûr d'argot et du jargon des musiciens, mais aussi de métaphores couramment utilisées, de surnoms, de personnages réels ou mythiques, de noms de lieux, de faits historiques… qui revêtent une importance particulière pour le blues singer (le mot bluesman est plus récent, dixit J-P L.), le jazzman ou le rapper.

Avec la modestie qui le caractérise, Jean-Paul Levet précise " (…) qu'il se contente de mettre en évidence la permanence d'utilisation de certains mots, ou, au contraire, leur changement d'acception (…) "

 

L'introduction vaut mille cours d'histoire de la musique afro-américaine. Elle contient un commentaire lumineux, donc pédagogique, sur l'évolution (au sein de la population blanche européenne) de la compréhension du sens profond et véritable du blues. Jean-Paul Levet analyse remarquablement la fonction cryptique et manipulatrice du blues (...)  Fonction cryptique dans un contexte oppressif et explicite dans quelques cas isolés ou peu significatifs comme avec les textes de Leadbelly (Bourgeois Blues), de Big Bill Bronzy (This Train) ou de J. B. Lenoir (Alabama Blues) ou dissimulation, double entendre (cf Robert Springer in Les Fonctions Sociales du Blues) et pour finir, du blues en passant par la soul music jusqu'au rap ou de l'implicite à l'explicite.

 

La dernière réédition est chez Outre Mesure vendue entre autre par Amazon 24,70 euros, vous devriez pouvoir commander l'ouvrage dans n'importe quelle bonne librairie.

 

 

Hache.jpg

 

Oui, oui, une hache, axe en anglais. Mais symboliquement c'est bien sûr le ...pénis.

Dans la bluette de Charly Patton que vous avez écouté si vous avez déclenché le lecteur on peut entendre:


I've an old five pound ax

And I'll cut two different ways

And I cut my little woman

Both night and day

 

En gros, J'ai une vieille hache de cinq livres (2,5 kgs, le bluesman peut prétendre à la citoyenneté Marseillaise) et je coupe de deux manières différentes, et je coupe ma petite jour et nuit...

 

albert king f

 

Albert King, lui, dispose d'une Crosscut Saw (scie utilisée par les bûcherons). 

 

Le va et vient de l'ustensile doit rappeler les mouvements rythmiques du coït.

 

I got a double bladed axe

That really cuts good

Well i'm a crosscut saw

Gonna bury me in your wood

 

J'en ai une à deux lames (frimeur!)

Qui coupe vraiment bien

Je suis une crosscut saw

Je vais m'enfoncer dans ta forêt

 

Pour finir cet article, deux vidéos de Crosscut Saw.

Tout d'abord Mister Otis Rush (créateur du mythique All Your Love)

 


 

 

Puis un de mes musiciens contemporains favoris Robben Ford. Il vous faudra suivre le lien puisque l'intégration de cette vidéo n'est pas possible link

A noter la présence à l'harmonica de Kim Wilson ex leader des Fabulous Thunderbirds au sein desquels sévissait également Jimmy Vaughan (frère de vous savez qui).

 

Voilà pour aujourd'hui, à bientôt et n'oubliez pas que vous pouvez correspondre en cliquant sur le lien ci-dessous "rédiger un commentaire".

vous pouvez me poser une question, me demander un renseignement c'est bien volontiers que je vous répondrai sur ce même blog.

 
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22 novembre 2010 1 22 /11 /novembre /2010 00:00

 Un petit coup de gueule pour commencer cet article. Je suis allé voir (parce que pour écouter c'était difficile) Alice Cooper au Dome ce samedi. On a beau savoir que l'acoustique de ce hangar est déplorable, la surprise reste de taille. Je n'avais pas entendu un son aussi pourri depuis le dernier concert d'Alice Cooper justement, que j'étais allé voir dans une halle des sports (un gymnase quoi) il y a plus de 20 ans du côté de Montpellier.

Dans un gymnase forcément on s'attend à un son pourrave, mais là pour 56 euros la place, si on ne connaissait pas les chansons on ne risquait pas d'aimer grand chose, la faute à une réverbération(écho) énorme qui rendait tout décryptage des arrangements sonores impossible.

Nul doute que très près des enceintes le son était sans doute meilleur, mais j'ai passé l'âge de me coller à 2 mètres de 20 000 watts ou plus et surtout j'ai la sale habitude de fréquenter des concerts avec un son correct.

Bref c'est bien la dernière fois que je mets les pieds au Dome (sans parler des oreilles).

 

 

 

 

 

Tout d'abord n'oubliez pas, vendredi 26 novembre à 18h30 à la bibliothèque George Sand à Vitrolles, la deuxième conférence sur l'histoire du blues.

Des premiers enregistrements de classic blues jusqu'au Chicago blues des débuts de la seconde guerre mondiale'avec focus sur Bessie Smith et Robert Johnson).

 

Je voudrais maintenant prendre un peu d'avance sur la troisième conférence et vous parler d'un grand musicien

 


Little-walter.jpeg

  LITTLE WALTER

 

Musicien pendant quelques temps au sein de l'orchestre de Muddy Waters, il a été un des fondateurs du blues moderne. En amplifiant son harmonica et en le faisant sonner comme un saxophone, il a poursuivi l'oeuvre entreprise par les deux Sonny Boy Williamson (dont nous parlerons un autre jour). Il s'est aussi révélé un bon compositeur, dont bien des titres ont été des succès dans les charts américains.

 

Né en Louisiane en 1930, il apprend l'harmonica dés l'âge de 8 ans et à 12 ans quitte sa famille qui travaille dans une plantation pour se produire dans des clubs de Louisiane.

En 1944 il se rend dans l'Arkansas à Helena et fait ses premières armes à la radio.

Il se fixe enfin à Chicago en 1946 et gravera son premier disque l'année suivante: Ora Nelle Blues.


 

Ses débuts sont difficiles et il va même retourner dans le sud, démoralisé. C'est grâce au soutien du guitariste Jimmy Rogers que lors de son retour à Chicago il va intégrer l'orchestre de Muddy waters..

Leur version de Rollin'and tumblin'  inaugurera une suite de chefs d'oeuvre de 1948 à 1952 Il convient de citer Early in the morning, Louisiana Blues qui entrera dans les charts de rythm'n' blues en 1951,


 

Long distance Call, Please have Mercy...

 

C'est l'enregistrement de Juke en 1952 avec Muddy waters mais lors d'une séance dirigée par Little Walter qui va déclencher la séparation. Ce titre produira en effet un impact énorme sur la communauté de couleur, il sera dans les charts pendant 20 semaines et renforcera l'harmoniciste dans l'idée qu'il ne doit plus rien à son mentor.

 

 

Il va succéder à Junior Wells (qui arrive chez Muddy Waters) au sein des Aces et en devenir le directeur musical. Il va les rebaptiser Little Walter and the Jukes et enregistrer de magnifiques titres toujours pour la maison Chess de 1952 à 1954: Mean Old World, Last Night et surtout My babe du au génie de Willie Dixon 


qui sera l'un de ses très grands succès.


 

 

Fragilisé par l'alcool, un caractère de cochon  et persuadé de son génie envers et contre tous il verra s'éloigner de lui ses amis musiciens les uns après les autres. Malgré quelques sessions avec Muddy waters (Mannish boy) il s'aperçoit que l'alcool ne remplace pas l'inspiration. De plus à la fin des années 50 le blues est dans le creux de la vague, la communauté noire se tournant vers des ambiances plus sophistiquées comme la soul voire pour le rock'n'roll; de 1960 à 1964 il va se retrouver à l'écart des studios et des concerts, miné par l'alcool.


Little-walter-vieux.jpg

Il participera à 2 tournées en Europe;  en 1964 (avec une dispute homérique au couteau avec Sonny Boy Williamson) et en 1967 avec l'American Folk Blues Festival. Le 14 février 1968, dans une rue sordide de Chicago il sera battu par plusieurs loubards. Transporté à l'hôpital il décèdera des suites d'une thrombose coronaire.

La musique noire américaine perdait un de ses grands créateurs.

 

Il aura totalement révolutionné l'harmonica blues. Selon Gérard Herzhaft " Il procède par larges accords entrecoupés de multiples cascades de notes, construit véritablement des solos surprenant l'auditeur à chaque phrase par son invention et son originalité. Il n'aura pas été le premier à utiliser l'amplification électrique pour faire sonner son harmonica comme son saxophone mais c'est lui qui a porté cette technique à la perfection.

 

Little-walter-jeune.jpg

 

Pour les mordus je signale ce magnifique objet malheureusement en import


Little-walter-chess.jpg

et qui a remporté cette année aus USA le Best Grammy Award (Oscar du blues)en tant que "Meilleur album Historique" The Complete Chess Masters, 1950 - 1967;

Vous pouvez le trouver ici link   pour environ 60 euros avec 5 cd, un bien beau cadeau pour les fêtes.

Vous pouvez écouter plusieurs albums chez Deezer ou Musicme et en acheter en boutique ou en ligne sur I-Tunes; Vous trouverez là le very best pour une bouchée de pain et 60 titres, çà ne vaut pas le coup de s'en priver, franchement.

 

On se quitte avec une vidéo de l'artiste en fin de carrière


A bientôt

 

 

 

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15 novembre 2010 1 15 /11 /novembre /2010 00:00

 

 

Dans notre première conférence nous avons abordé les conditions de vie des esclaves et je voudrais illustrer cet aspect par quelques biographies succintes, quelques témoignages.

 

Aujourd'hui, je vais vous parler de Charles Ball.

 

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Charles Ball, un esclave du Maryland,petit état sur la côte est (chiffre 10 en rouge), naquit vers 1780. Son grand père avait été capturé en Afrique et vendu comme esclave. Sa mère était esclave d'un planteur de tabac. Quand le planteur mourut, Ball avait 4 ans, la famille fut vendue séparément. Ball resta dans le Maryland mais sa mère partit pour la Géorgie(etat du Sud-est, juste au-dessus de la Floride) et il ne devait jamais la revoir.

Ball fut autorisé à se marier mais en 1805 (25 ans) il fut vendu à un propriétaire de plantation de coton en Caroline du Sud(voisin de la Géorgie) alors que sa femme et ses enfants restaient dans le Maryland. Il fit plusieurs tentatives d'évasion mais capturé à chaque fois il devint l'esclave d'un autre homme

Après une période en Géorgie, il s'échappa à nouveau et réussit à rejoindre son foyer précédent dans le Maryland. Malheureusement sa femme et ses enfants avaient été vendus à un propriétaire d'un autre état. Il se maria à nouveau et obtint une petite ferme jusqu'à ce que vers 1830 il soit arrêté et remis en esclavage en Géorgie.

Ball réussit à s'échapper à nouveau et cette fois s'établit à Philadelphie(Pennsylvanie, au nord du Maryland). Avec l'aide d'Isaac Fisher, un juriste blanc, il écrivit son autobiographie. Ayant toujours peur d'être capturé à nouveau, il déménagea et on ne sait pas quand ni où il mourut.

 

Son autobiographie s'intitulait Slavery in the United States: a narrative of the life and adventures of Charles Ball, a Black Man.

Elle fut éditée pour la première fois en 1837 et rééditée récemment sous le titre plus "accrocheur" : Fifty years in chains en 2003.


fifty-years.jpg

 

Pour ceux qui se débrouillent en anglais, et qui voudraient en savoir plus,l'ouvrage a été entièrement scanné et est disponible en ligne gratuitement  ici link

 

Vous pouvez en lire un extrait traduit ici link

Ce site, Esclaves en Amérique propose quelques extraits traduits et je vous recommande les lectures qu'il propose

 

my-soul-looks-back-7594429.jpeg

Le disque de Marion Williams, grande chanteuse de Gospel, que je vous recommande est en écoute sur deezer et vendu 11,99 sur I tunes (25 titres).


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8 novembre 2010 1 08 /11 /novembre /2010 00:00

 

Un bug entre Deezer et Over-blog ne me permet pas de vous proposer de lecteur audio cette semaine, j'espère que tout ira mieux la semaine prochaine.

A lors tout d'abord, la soirée au Paradox avec Awek fut un régal et j'en profite pour vous préciser que si vous allez manger au Paradox lors d'un concert et que vous vous recommandez du blog, un apéritif maison vous sera offert dorénavant. Elle est pas belle la vie?

 

 

Un petit article anecdotique sur la musique au temps de l'esclavage.

 

jb_colonial_stono_2_e.jpg

Suite à une révolte d'esclaves en 1739 à Stono(Caroline du Sud) durant laquelle les esclaves avaient joué du tambour dans l'espoir d'attirer d'autres esclaves vers l'insurrection, les percussions furent interdites sur les plantations.

Il fallut donc trouver des moyens de substitution;

La danse fut alors soutenue par des claquements de main, des battements des pieds, et une technique unique aux Etats-Unis, "patting juba". c'était un développement de ces techniques de mains et de pieds atteignant un haut niveau de pulsation rythmique.

 

Le "patting juba" est aussi appelé "hambone".

Le mot  "hambone" fait référence à une pratique habituelle des anciennes communautés d'esclaves . Les familles devaient faire durer au maximum le peu de nourriture qu'on leur donnait, trouvant les ressources et la créativité pour survivre dans des conditions d'adversité cruelles. Le hambone (l'os du jambon) était utilisé pour faire un grand chaudron de soupe, qui, avec beaucoup d'eau, et  et de petits morceaux de légumes avec des épices, était utilisé pour nourrir de nombreuses familles. Ce même os serait passé aux voisins et utilisé plusieurs fois dans différents soupières, comme aide à la survie.

Le mot "hambone" fut ensuite adopté pour qualifier un système de musique rythmique corporelle improvisée, dont le but était de remplacer les percussions interdites. Avec le même sens pratique que celui qui  permit aux Africains de sauvegarder leurs traditions, le "hambone" permit ainsi aux rythmes sacrés, historiques et issus de leur culture de survivre et d'évoluer. L'utilisation du mot hambone, et sa pratique elle-même, est donc une métaphore, honorant la culture et la créativité des afro Américains aux Etats Unis. sources: link

et le livre African American Music, an introduction(Burnim and Maultsby)

 

Je vous ai trouvé 2 vidéos qui illustrent ce sujet...

 

 

Le titre de Charley Patton, surnommé "le fondateur du Delta Blues" que j'aurai voulu mettre en écoute se trouve sur le Complete Remastered Sessions qui est en vente sur I-Tunes pour 9,99 et 58 titres avec des miracles sur le son. Vous pouvez l'écouter sur Deezer ou bien des extraits de 30s sur I-tunes.

complete-remastered-sessions.jpg
A bientôt
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2 novembre 2010 2 02 /11 /novembre /2010 00:00

 

 

 

 

 

Comme promis, un peu de bibliographie par rapport à la première conférence(n'hésitez pas à démarrer le lecteur audio ci-dessus avant de lire l'article); sur l'histoire des Afro Américains je vous conseille tout d'abord deux petits ouvrages très complémentaires, pas chers et très bien faits.

 

 

 

 

slavery.jpg

 

Un livre très riche en chiffres (avec les sources) et vraiment indispensable

 

 

 

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Ce livre prend la suite historiquement du précédent et retrace les luttes et combats jusqu'à l'élection d'Obama.

Facile à lire et richement illustré.

 

racines.jpg

 

 

Avec Racines, il s'agit d'un roman mais basé sur la recherche réelle de ses ancêtres par l'auteur.

La première partie raconte l'enfance du personnage principal Kunta Kinté en Gambie, puis sa capture par les "toubabs", son transport dans des conditions ignobles en bateau nègrier et ensuite sa vie et celle de ses descendants esclaves pendant 7 générations.

Certes quelques longueurs mais mémorable au bout du compte.

 

Web-dubois.jpg

Deux bien jolis avis que je partage sur le livre de WEB Dubois:

 

A la fois traité de sociologie sur la condition des Noirs américains, odyssée anthropologique sur l'identité nègre, poème en prose sur la douleur, Les âmes du peuple noir est, à l'instar du jazz, une clé essentielle pour saisir l'identité des Afro-Américains.
      Ecrite dans une langue lumineuse et imagée, l'essai de Dubois repose sur un postulat simple : la double conscience des Noirs américains évolue dans deux mondes, celui de la culture américaine en général et celui de la culture noire.

Boniface Mongo-Mboussa (Africultures)

 

L'analyse fouillée, intelligente, impressionniste et surtout humaniste que nous livre Du Bois au début du XXème siècle éclaire de manière prémonitoire les dilemmes dont la population afro-américaine demeurera prisonnière jusqu'aux années soixante, et probablement au-delà.
Du Bois, on le sait, s'est très tôt démarqué du leader Booker T. Washington, refusant le "compromis historique" qui consistait à jouer la carte de l'intégration par l'éducation et le travail, et à renoncer "pour un temps" à toute revendication sur le terrain des droits civiques. Au-delà de la personnalité complexe du pionnier de la NAACP (National Association for the Advancement of Colored People), du tribun à l'itinéraire tortueux, en rupture à diverses reprises avec sa propre organisation dont il dénonçait les dérives droitières, flirtant avec le marxisme et le panafricanisme, ce livre pose avec une extrême lucidité les responsabilités qui furent celles du Gouvernement Fédéral à l'issue de la guerre de sécession, abandonnant une population fraîchement libérée des chaînes de l'esclavage à l'incurie de l'administration, à une spoliation dictée par les "lois" du marché, et créant une situation conflictuelle totalement insoluble dans les états du Sud.

Patrice Champarou (La Gazette de Greenwood)

 

peuple-blues.jpg

LeRoi Jones réfléchit avec une grande profondeur sur la façon dont l'Africain est devenu un Afro-américain puis un Noir américain, inscrivant sa démonstration dans les différents contextes raciaux et socio-politiques. Le paralléle avec la transformation progressive et l'apparition de styles distincts de blues qui cohabitèrent durant quelques décennies  (blues "campagnard, "classique", "urbain"...), l'apparition du Jazz est particulièrement intéressant tant il démontre les capacités d'adaptation, de création ou de transformation des Noirs et la faculté qu'ils ont eu de réintroduire dans le champ de l'influence africaine des éléments apparement irréductibles à toute fusion. Encore cette marque du génie noir, lorsque les musiciens, ne supportant plus la récupération du jazz durant sa période "swing" par les orchestres blancs ou pour de la musique de danse, donnèrent un nouvel élan primordial et historique par l'intermédiaire du Be-Bop. (Bookona.org)

En ce qui nous concerne c'est l'affirmation et la démonstration que le blues est la première création artistique des noirs devenus Américains.

 

N'oubliez pas le concert de Awek super groupe de blues au Paradox ce vendredi (voir article précédent).

Le titre que vous écoutez est extrait du cd ci-dessous:

Aaron-neville.jpg

Vous pouvez l'écouter sur le site musicme link 

qui vous propose aussi son achat pour 9,80 euros.

 

N'oubliez pas la prochaine conférence le vendredi 26 novembre à Vitrolles, et laissez-moi sur ce blog toutes vos remarques ou questions.

A bientôt

 


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24 octobre 2010 7 24 /10 /octobre /2010 00:00

Chers bluesmen et women

 

Je vais vous parler aujourd'hui d'un lieu très sympathique qui programme assez régulièrement du blues à Marseille;

 

Il s'agit du Paradox.

Voici le lien du site link

 

Ce café-musique-restaurant à côté de la place Notre dame du Mont vous permet de passer de belles soirées avec un repas sympa puis un concert confortablement installé au balcon qui surplombe la scène. Pour la somme de 25 euros (sans le vin), repas très correct et concert tranquilement installé au balcon, soirée complète jusqu'à 1h30 qui dit mieux.

D'ailleurs le vendredi 05 novembre, un des meilleurs groupes français de blues électrique (si ce n'est le meilleur) va s'y produire:


Awek-copie-1.jpg                                                                                                   AWEK.

 

Je vous conseille vivement d'aller les voir.

Voici l'adresse de leur site officiel qui vous permet d'écouter des extraits de leurs cd et de les acheter en ligne link

C'est vraiment un grand grand groupe de blues downhome comme diraient les sudistes. Concert seul : 8 euros

J'y serai, et je compte bien y manger avec ceux qui souhaiteront m'y retrouver: il faut réserver par téléphone directement au Paradox ou me répondre sur le blog ou mon mel perso (pour ceux qui l'ont) pour que j'ai vos coordonnées téléphoniques, en me disant combien vous serez.

 

Pilogue sera à nouveau en concert /animation pour le brunch du Dimanche 07 Novembre à la Villa Massalia, à Marseille.

Tarifs et renseignements ici link   cliquez sur l'icone pdf brunch vivant pour les détails.

 

Dans le prochain article je publierai quelques éléments bibliographiques relatifs à la première conférence.

 

A bientôt


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