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10 janvier 2012 2 10 /01 /janvier /2012 00:00

Alors tout d'abord comme promis voici des infos sur les conférences blues (et jazz) organisées à Vitrolles dès le mois de février par l'infatigable René ''fast fingers'' Agarrat et l'Arbre à palabres avec le concours de Charlie Free et de la médiathèque.

Si ces flyers ne sont pas trop lisibles, je vous conseille de copier les images sur votre ordi et de les regarder en plus grand.

Attention la première est le 17 février et elle sera animée par l'excellent Jean-Paul Levet qui a publié un bouquin dont j'avais fait l'éloge dans un article précédent. histoires du blues 6: livre indispensable

 

 

verso.jpg

 

 

 

recto

 

Je ne serais pas intervenant sur ces conférences qui devraient logiquement se conclure par un concert dans une formule non encore déterminée à ce jour mais sans doute au mois de mai.

Par contre le samedi 31 mars je me produirai avec mes nouveaux musiciens à Marseille dans un lieu super sympa dont je vous reparlerai plus tard.

Les réservations seront ouvertes dès début février avec un prix préférentiel pour tous ceux qui me contacteront par le biais du blog.

 

Pour nos amis batteurs je voudrais vous signaler que Rob Hirons (qui jouait avec moi l'an passé) vient de publier un dvd pédagogique de haute volée qu'il va d'ailleurs présenter au Namm de Los Angeles (oui, oui, Los Angeles et pas les Angles à côté d'Avignon!).

Voici l'info toute fraîche

 

gfmailingfr.jpg

 

Plus d'infos sur le site de Rob.

 

Et pour finir en clin d'oeil à Alain et à l'équipe d'Eden District Blues (salut Jean-paul) un live de Sean Carney


 

A bientôt

 

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5 janvier 2012 4 05 /01 /janvier /2012 00:00

collins-corbis-530-85.jpg

 

 

Donc bonne année à tous.

Je souhaite à tous et toutes une bonne santé, une année pleine de bonheur et de surprises agréables.

 

Aujoud'hui, je vais évoquer un très grand Monsieur du blues électrique, Albert Collins.

Né le 03 octobre 1932 à Leona au Texas, il est décédé Las Vegas le 24 novembre 1993 des suites d'un cancer.

 

Ce grand (au propre et au figuré) guitariste jouait en open tuning de rém (pour les connaisseurs) et positionnait son capodastre entre la case 5 et 9 de sa télécaster.

De fait il n'utilisait qu'une petite partie du manche, difficile pourtant de trouver son jeu limité !

Il portait sa guitare avec la sangle en bandoulière sur l'épaule droite et jouait sans médiator utilisant ses doigts pour travailler son ''Ice Picking''.

 

 


 

 

Il proposait un blues teinté de soul et de funk parsemé de nombreux instrumentaux car il se considérait comme un guitariste plus qu'un chanteur (après avoir débuté au piano).

Accompagné de cuivres et d'un orgue hammond dont il adorait les sonorités, il adorait descendre dans la salle avec un jack de 30m et il lui arrivait même de sortir de la salle pour faire le bœuf avec un passant dans la rue au grand malheur de ses musiciens qui devaient faire tourner la machine pendant ce temps.

  albert.jpg

On le voit même quitter une salle de concert (Biddy Mulligan’s à Chicago) tout en continuant de jouer, monter à bord d’un autobus de la ville qui fait un arrêt en face du club, s’asseoir pour exécuter un petit solo. Le chauffeur, époustouflé, immobilise son bus le temps que Collins finisse cet impromptu… et regagne la scène.

Un autre tantôt, toujours en jouant un solo hypnotiseur, il emprunte un corridor et disparaît. Mais on l’entend encore. Il revient sur scène et, quelques minutes plus tard, un livreur arrive avec une grosse pizza. Grâce à un passage adjacent, il avait rejoint une pizzeria et passé sa commande, tout en jouant, avant de rejoindre son band pour finir la chanson. C’était au Antone’s Austin Home of the Blues, au Texas.

http://exruefrontenac.com/spectacles/blues/22315-blues-albert-collins

 

 


Ici avec Duke Robillard (le complice d'Al basile entre autres) et Debbie Davies dont il sera question un peu plus loin.

 

 

 


 

Albert fait encore partie, presque vingt ans après son décès, des musiciens exceptionnels nantis d'une personnalité forte, dont on reconnait immédiatement la patte dès les premières notes. A cet effet, Gary Moore à qui un journaliste demandait s'il n'était pas trop difficile, pour un guitariste comme lui, de jouer avec un guitariste de Blues à la technique limitée, répondit sèchement à peu près dans ces termes : "La technique n'a strictement rien à voir ! Toute la technique du monde ne m'aiderait pas à atteindre le feeling que peut dégager un artiste tel que Collins. On peut acquérir de la technique, jouer très vite, mais ce n'est pas ce qui permet d'acquérir le feeling. (.../...) Comment peut-on penser de telles choses ?"

 

C'est après avoir vu Gatemouth jouer sur une Fender Esquire qu'il adoptera ce modèle, auquel il rajouta un Humbucker en position manche (L'Esquire est une Telecaster avec un seul micro, simple mais puissant, placé en position chevalet). A cette époque, très peu de bluesmen utilisaient ces modèles généralement assimilés à la Country.

 

AlbertCollinsFenderTelecaster-copie-1.jpg

 

Vous pouvez vous la procurer ici (attention çà douille!) link

 

Le diapason étant raccourci par le capodastre, les notes perdent en sustain, au profit d'un son plus sec et claquant. Le style est nerveux et cinglant, avec une puissance sous-jacente. Un sustain travaillé aux doigts, en triturant avec force et vivacité ses cordes (bend, vibrato). D'où un jeu inimitable donnant une impression de puissance naturelle (pas d'autre effet qu'un peu de réverbe de l'ampli) et de vitalité, qui font penser à un diable coquin sorti de sa boîte. Collins avait fait remplacer le micro manche par un Humbucker pour avoir plus de puissance, et réduire les fréquences parasites. La voix n'est pas en reste. S'il n'est pas à proprement parler un de ces fameux blues-shouters (il a d'ailleurs longtemps hésité à chanter), si son registre est certes un peu limité, la force, la conviction et la sincérité qu'il met dans son chant profond, grave, légèrement éraillé et chaleureux, permettent de séduire aisément l'auditeur le plus pointilleux.

http://ledeblocnot.blogspot.com/2011/11/albert-collins-collins-mix-1993-by.html

 

 


 

 

Albert faisait partie aussi de ces ''passeurs'' du blues qui n'étaient jamais avares de conseils ou de coups de pouce pour la jeune génération.

Voici quelques témoignages extraits de l'ouvrage ''Children of the blues'' de Art Tipaldi (en anglais).

 

children-of.jpg

Tout d'abord Ronnie Baker Brooks, fils de Lonnie Brooks et très bon bluesman lui-même : ''Je me souviens d'Albert comme d'un membre de la famille.Après mon père, il est sans doure le seul autre gars qui m'aie vraiment, vraiment touché. D'autres musiciens m'ont impressionné, mais Albert m'a donné cette étincelle qui m'a mené un cran plus haut. Mon père m'avait formé et donné l'envie, Albert m'a donné la confiance en moi.

Ronnie a sa propre histoire de headcuttin' avec Albert (les headcutters, les coupeurs de tête, c'était à l'origine l'équipe de Muddy Waters qui se produisait dans les clubs de Chicago comme invités et qui prenaient ensuite le contrat avec le club de leur hôte car ils étaient meilleurs, le terme est resté pour des joutes entre musiciens).

Il avait toujours voulu faire le bœuf avec Albert mais n'en avait jamais eu le courage. Un jour, invité par le pianiste il joue aux dés backstage avec toute l'équipe, d'abord pour des médiators puis pour de l'argent et pique ainsi pas mal d'oseille à Albert ;

A la fin du show Albert l'invite sur scène pendant qu'il joue son célèbre instrumental et lui dit, vas-y frèrot, envoie ton solo. Ronnie raconte qu'il donne tout ce qu'il a puis Albert arrive, joue une seule note (mais quelle note) et le cloue au pilori comme un guitariste à deux balles qu'il devenait pour tout le monde. Ronnie le regarde et voit dans ses yeux ''Je t'ai eu !''

Après le concert Albert vient le voir et lui dit ''Tu comprends, petit, quelqu'un devait te remettre à ta place, tu m'avais piqué tout mon fric !''.

 

 


 



Sherman Robertson ''Quand j'avais 12 ans Albert jouait à deux pâtés de maison de chez moi, un club appelé Walter's Lounge. J'y allais en vélo le dimanche et je collais mon oreille contre les murs pour l'écouter. Il avait déjà cette télécaster qui sonnait comme elle a toujours sonné. Il m'a laissé taper le bœuf quand j'avais 13 ans.

Albert avait une façon bien à lui de partager la scène ; Il vous invitait, vous laissait jouer tout votre solo puis revenait devant et vous désintégrait en quelques notes !

Sa fameuse phrase ''take your time, son'' (prends ton temps fiston) était vraiment un grand conseil et je ne me suis mis à bien jouer que quand j'ai su le mettre en pratique. Quand j'ai commencé à jouer, la vitesse était le truc, tout le monde voulait jouer à fond les manettes. Puis j'ai entendu ''take your time son'' ; ce qu'il essayait de dire c'était prends ton temps sinon tu vas vite brûler. Cela prend des années pour trouver les bonnes notes. Il m'a fallu plus de 15 ans pour comprendre qu'il n'en fallait que deux ou trois mais placées au bon moment.

 

Albert_Collins.jpg

 


Jimmie Vaughan : ''Je me souviens de son honnêteté dans son jeu. Il était un gars adorable au civil. Mais sur scène, il pouvait te massacrer sans que tu n'aies la moindre chance. Albert t'apprenait par l'exemple. Il te laissait t'exprimer, mais quand il attaquait son solo c'en était fini de toi. Il n'y avait rien à faire à part sourire niaisement.

 

 


 



Debbie Davis : Debbie a tenu pendant trois ans la guitare rythmique au sein du groupe d'Albert avant de faire carrière en solo..

''Il était mon mentor mais aussi ma source constante d'inspiration. Je lui montrais toujours mes nouveaux riffs ou mes nouvelles chansons ; albert est né dans le sud avant le mouvement pour les droits civiques ; il a grandi sans argent et sans famille qui puisse lui payer un instrument ou des leçons. Il a bossé très longtemps la journée pour être musicien le soir ; quand il a pu vivre de la musique, il l'a vraiment apprécié à sa juste valeur et en était reconnaissant. Cette gratitude transparaissait dans la chaleur de ses relations avec les autres.

Je n'avais jamais jamais joué dans un tel groupe avant. C'était énorme ! Il y avait tant d'énergie ! J'ai aussi observé comment Albert tenait le coup même quand la route devenait vraiment éreintante et dure, quoi qu'il en coûtât il trouvait toujours l'énergie pour le concert. Il sortait çà de ses tripes chaque soir. C'est ce qui m'a le plus frappé en travaillant avec lui, cette capacité à puiser tout au fond de lui-même et sortir au bon moment cette incroyable énergie.

 

Albert-Collins-1979.jpg



Coco Montoya : ''Albert fut vraiment comme un père. Je dis souvent : j'ai eu deux pères et je suis béni pour çà. Les cadeaux qu'ils m'a offert sont l'âme, la compassion, la confiance en moi-même, la foi en la musique, et la persévérance. Je l'ai vu être fort dans l'adversité et je l'ai vu faible aussi''.

 

Sa première rencontre avec Albert remontait à 1971 quand Coco était allé voir le Buddy Miles Express au Whiskey'a-Gogo. Collins était dans le public et offrit à Montoya de l'emmener en coulisses pour rencontre les musiciens. Après le spectacle il est allé chez Albert, ils ont bu quelques bières, joué de la guitare aux dominos et parlé jusqu'à 6 heures du matin.

Lors de leur rencontre suivante Coco qui était alors batteur avait prêté sa batterie au groupe d'Albert et était devenu furieux en s'apercevant lors de son concert suivant qu'elle avait été installée différemment et pas remise en place. Au courant de l'histoire Albert avait appelé pour s'excuser et avait été si gentil que Coco leur avait laissé utiliser la batterie à nouveau.

Il était même allé les voir jouer et Collins l'avait invité à jouer avec eux.

Quelques mois plus tard Collins aura besoin d'un batteur, il se souviendra de Coco et lui proposera la place que ce dernier acceptera.

 

coco-albert.jpg

Il raconte que des années plus tard quand il tenait alors la guitare rythmique il lui suffisait de tourner le dos un instant et quand il faisait volte face il y avait un gars invité sur scène et Albert qui le regardait en lui disant '' je lui ai dit qu'il le pouvait''. Albert ne disait jamais non.

''C'était vraiment un être humain extraordinaire. Noir et issu d'un des coins les plus pauvres qui soient, il y avait peu de chances qu'il devienne l'homme qu'il a été, et c'est vraiment étonnat, composer avec le racisme qui a entouré sa jeunesse, comme pour chaque noir, et d'être l'homme qu'il était. Il aimait tout le monde. Il pouvait s'asseoir au bar après un concert et discuter avec les poivrots avec toute la patience du monde''.

 

Le témoignage de Coco Montoya est vraiment très émouvant mais aussi serait un peu long à traduire en intégralité, je vous retranscris donc cette dernière évocation.

''Quand j'ai quitté la formation d'Albet, je me suis installé à Seattle en pensant que ma carrière allait décoller. Je suis tombé de haut. Je me souviens d'Albert qui était venu en ville et lu et moi on discutait le bout de gras chez Denny's où on avait nos habitudes ; J'essayais de lu raconter des bobards ; J'étais un gamin, désorienté, sans un rond et je vivais dans mon van. Il m'a regardé et il a dit ''t'es juste un gars qu'il fait ce qu'il a à faire. Tout le monde fait des erreurs. Il a envoyé la main à la poche, m'a donné 200 dollars et m'a dit ''utilise cet argent pour rentrer chez toi et te refaire une santé pour reprendre pied.''

 

Eh les gars je vous ai trouvé un boeuf Albert Collins, alors accrochez vous, çà dépote vegra!

 

 


 



Bref en dehors d'être un bluesman exceptionnel, Monsieur Collins était vraiment un grand homme.

Pour sa discographie bien sûr Ice Pickin' chez Alligator.

Albert-Collins-Ice-Pickin-Delantera.jpg

 

J'ai un faible pour le live 92-93 avec les IceBreakers

 

live-92.jpg

 

Le Deluxe edition est une compil sympa pour aborder l'univers du master of Telecaster

Albert-Collins---Deluxe-Edition-1997.jpg

 

enfin Showdown sur Alligator avec Robert Cray et Johnny Copeland qu'il enfume en toute amitié...

 

Showdown.jpg

Mais pleins d'autres sont super...

 

Dans le prochain article je vous donnerai plus d'infos sur la reprise des conférences blues à Vitrolles en février.

D'ici là bonne écoute en compagnie de Monsieur Albert



 

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27 décembre 2011 2 27 /12 /décembre /2011 00:00

 

 

 



 

Et voici un intello du blues !

A l'origine poéte et auteur de fictions, Al Basile(rien à voir avec la bande du même nom) fut le premier à obtenir un master à l'issue de la filière de L'Université Brown sur l'écriture créative ; il a également écrit des comédies musicales alors qu'il était étudiant . La rencontre avec Duke Robillard en 1969 changera ses choix artistiques pour le reste de sa vie. Il démarre sa carrière sur scène en 1973, embauché par Duke comme le premier trompettiste du plus grand groupe de jump blues de Rhode Island, Roomful of Blues, et va jouer avec des grands du blues et du jazz comme Cleanhead Vinson, Red Prysock, Helen Humes, Joe Turner, et Johnny Shines. Il s'en va 1975 pour se consacrer à l'enseignement, au chant, et à l'écriture de chansons. Il retrouvera Duke Robillard, le fondateur de Roomful, à la fin des années 80. Ses chansons et son jeu à la trompette continueront leur existence à travers les années 90 sur les disques de Robillard pour Rounder, Stony Plain, Pointblank, et Shanachie. Les titres qu'il a co-écrits avec Duke ont été utilisés par la télévision pour la série Homicide: Life on the Street(Homicide en France) et le film Blood and Wine (avec Jack Nicholson).Ruth Brown enregistra une des chansons d'Al sur l'album vainqueur du Handy Award en 1997 R&B=Ruth Brown, qui était la première participation d'Al à un projet récompensé. La seconde arriva l'année suivante sur celui de Duke Guitar Groove-a-Ramaqui incluait le titre d'Al "This Dream (Still Coming True)" pour le titre de Best Traditional Blues Album de 2006.



Il a enregistré de très bons albums, je vais vous en présenter 3, à retrouver sur  I-Tunes puisque Deezer ne sait pas qu'il existe.

 

Al-Basile---Blue-Ink---Front.jpg

 


 


Blue Inkest une collection de blues d'Al avec Duke et son groupe plus Jerry Portnoy à l'harmonica, tout droit sorti des sessions de Me&Mr.Johnsonavec Eric Clapton. C'est le groupe rêvé pour ce style, qui couvre un vaste échantillon de styles depuis le Muddy des années 50 jusqu'à Freddy King en passant par le swamp/funk blues et le style de blues New Orleans/Longhair . Duke est producteur et joue toutes les parties guitare. Blue Ink atteignit la 18ème place sur le Living Blues radio chart.

 

al-growin-.jpg



 

 

En 2006 Groovin' in the Mood Roomdépouilla la section rythmique pour mettre en valeur le jeu de guitare lead de Duke, et mit l'accent sur des grooves musclés pour soutenir les textes d'Al et son chant plein de soul. Cet album fut beaucoup joué sur les radios aux Usa et ailleurs, atteignant cette fois la 14ème place du Living Blues chart.

"Comme Robillard, Basile reste au plus près du blues, tout en trouvant une approche personnelle qui nous fait vibrer avec sa musique''

Joseph Taylor
Soundstage.com

 



 



 

The Goods

Les 13 titres du cd sont écrits par Basile, et ils couvrent un spectre de styles depuis le gospel au quasi-rockabilly, en passant par la soul ou le jazz, tout en gardant les deux pieds plantés dans le blues.

 

goods_promo.png

Enregistré dans les studios de Duke Robillard, on y retrouve de magnifiques parties de 6 cordes et bien sûr quelques solos de cornet.

Le sentiment d'ensemble est un groove à la force tranquille témoignant d'une grande maîtrise musicale et de la complicité liant les musiciens.

Un des meilleurs titres,“Lie Down In Darkness (Raise Up In Light)” (vidéo qui ouvre cet article) explose grâce aux invités de choix que sont les Blind Boys of Alabama. La chanson propose une belle suite d'accords gospel et les harmonies des Blind Boys en arrière du chant d'Al sont magnifiques. Le solo de cornet puis de guitare par Duke sont également remarquables.

 

Et maintenant un peu de musique, trois titres de son dernier album;

Vous pouvez aussi vous rendre sur son site pour en écouter d'autres

link


 

Les disques de ce grand bonhomme sont vraiment rafraichissants et débordent de feeling, de sincérité et de talent. On pénètre avec Al basile dans un univers qui gravite autour du blues mais qui en propose une relecture très personnelle aux influences jazzy, soul et avec des musiciens hors pair.
Vraiment un musicien à découvrir!

Sinon, deux petites infos que je vous présenterai plus en détails l'an prochain: un nouveau cycle de conférences sur le blues qui démarre le vendredi 17 février à Vitrolles, vous pouvez déjà le noter sur vos nouveaux agendas et Pilogue qui fera sa rentrée musicale le Samedi 31 mars à Marseille pour une  soirée blues au cours de laquelle j'espère avoir le plaisr de vous retrouver.
Plus d'infos prochainement
Bon bout d'an à tous et à toutes
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20 décembre 2011 2 20 /12 /décembre /2011 09:10

 

Life Keith Richards

Life.jpg

 

 

Une idée de cadeau pour Noêl, la bio du génial guitariste de Stones !

Pas une nouveauté à proprement parler mais je viens seulement de me la procurer en d'en lire un bon tiers.

Cà se lit très bien, il y a des anecdotes concernant les Stones, Keith nous donne son point de vue sur des personnalités du Swinging London et d'ailleurs (attention je n'en suis qu'au premier tiers) il nous décrit très bien la passion du blues qui l'animait, avec son acolyte Jagger, et qui est à l'origine de la naissance du groupe ; pour les nouveaux venus Rolling Stone est un titre de Muddy Waters(couplé à Catfish, on a échappé au pire, The

Catfishes...).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On y apprend que (selon Keith) les rapports avec les Beatles, surtout John Lennon étaient très cordiaux ; qu'ils s'échangeaient même des chansons !

Visiblement çà n'était pas le grand amour avec Brian Jones, mais je ne m'intéresse pas à la polémique stérile qui opposerait l'un à l'autre pour trouver l'âme des Stones.

 

Je préfère vous citer ici quelques extraits en rapport avec ce blog, à savoir le blues.

''Au début, avec Mick, çà se passait comme çà. On mettait la main sur un nouveau disque, par exemple un Jimmy Reed, moi j'apprenais les morceaux à la guitare, lui recopiait les paroles, et on disséquait çà dans tous les sens.''C'est comme çà ?

-Ouais on dirait !

Et on se marrait en le faisant, je crois qu'on savait tous les deux qu'on était en train d'apprendre quelque chose, et c'était quelque chose qu'on avait envie d'apprendre, et c'était mille fois mieux que tous les cours.''

 


 

''Dans les années 60, les amateurs de blues british valaient le détour. C'était de drôles d'oiseaux ; Ils se réunissaient comme les premiers chrétiens dans des petites salles du sud-est de Londres. Le blues était leur seul point commun, il y avait des gens de tous les âges et de tous les bords. 9À faisait drôle d'entrer dans une pièce où la seule chose qui comptait c'était le dernier disque de Slim Harpo qu'on était en train d'écouter, et tout le monde était d'accord.

 

''Les gens qu'il fallait fréquenter pour obtenir le dernier petit disque ! Les puristes du blues étaient archi-coincés, ultra-conservateurs, des nerds à lunettes qui vous prenaient de haut et pensaient être les seuls à savoir ce qu'était le vrai blues ; Ah, çà, ils étaient persuadés de savoir ! Ils se la jouaient à Bexleyheath, Londres, ouais, mais ils ne connaissaient pas la moitié des chansons, ils ne comprenaient même pas d quoi çà parlait, et s'ils avaient su ils auraient fait dans leur froc. Ils avaient une idée toute faite du blues, ils pensaient que c'était un truc de culs-terreux américains qu'eux seuls pouvaient jouer ; c'était leur passion, pour le meilleur et pour le pire.

C'était aussi ma passion, mais çà ne m'intéressait pas d'en parler avec eux ; je refusais d'en discuter ; je me contentais de demander :''Je peux ré-écouter ? Je sais comment ils jouent çà, j'ai juste besoin de vérifier.'' c'était çà, notre but, en fait ; à ce moment même une fille n'aurait pas réussi à me détourner du dernier BB King ou Muddy waters.

 

 

 

 

 

''Le groupe était très fragile. On ne se doutait pas qu'il marcherait. Je veux dire que bon, nous, on était anti-pop, anti-musique de bal, notre truc, c'était devenir la meilleure formation de blues de Londres et d'en remontrer à tous ces branleurs parce qu'on savait qu'on était les meilleurs (...). On voulait juste rendre d'autres gens accros à Muddy Waters, Bo Diddley et Jimmy Reed. On n'avait pas l'intention de ''devenir'' quoi que ce soit. L'idée de faire un disuqe paraissait complètement exclue. A cette époque, on était des idéalistes avec une mission : promouvoir bénévolement le blues de Chicago. Tout pour la cause. Et étudier la technique intensément, avec une concentration monastique, en tout cas moi. Depuis le moment où je me réveillais jusqu'à celui où je m'écroulais, chaque instant était consacré à l'apprentissage, à l'écoute et à la recherche d'un peu de thune.''

 

Il faut bien avouer que certaines parties du livre(j'en suis maintenant au 3/5émes) sont un peu lourdingues et souffrent peut- être d'une implication moins évidente du héros, en tout cas la dope fait partie de son histoire c'est évident mais la manière dont elle est évoquée est un peu étrange.

Keith nous explique qu'il aurait tenu le coup grâce à la spécificité de son organisme et au fait qu'il ne prenait que de la top qualité.

En même temps au détour de quelques lignes il nous parle quand même de la souffrance du manque et des souvenirs envolés ou racontés par d'autres suite à l'abus de certains produits.

 

 

 

 

 

Les ponts de vue sur leur production musicale sont aussi assez clairsemés ; par contre on se replonge avec plaisir dans la lecture, car pour avaler les 600 pages d'une traite c'est difficile à moins d'être en congé, malade ou en mission au pôle nord, coincé dans une base plongée dans le froid (euh, pilogue, ce n'est pas la chronique de The Thing que tu dois faire...)

 

Je vous fais maintenant une petite compil de critiques vues sur le net pour vous donner une idée plus précise, à lire en écoutant la musique.

 

 

 

 

 

En tout cas, avec lui, on passe quarante années d’une intensité incroyable. Les coulisses des disques des Stones n’ont pas de secret pour Richards. Il se raconte à travers ses rencontres et ses amours. Il assume sa mauvaise foi dès qu’il parle de son ennemi préféré, Mick Jagger. Il déclare son amour à Charlie Watts. Il s’excuserait presque auprès des autres Stones qui furent parfois effrayés par sa folie. http://www.etat-critique.com/Life_livre_3170.html

 

Maintenant d'un point de vue objectif, il faut reconnaitre que la qualité de l'ouvrage est très proportionnelle à la qualité de la production des Stones tout au long de ses plus de 40 ans. Le début de l'ouvrage est de bonne qualité puis la montée des années 70 et son cortège de drogues multiples, désunions du groupe et autres conséquences de la promiscuité devient plus difficile à digérer. Quant aux dernières années, elles sont même parfois indigeantes. Tout ça en fait une bio essentielle pour l'histoire du rock.  

Lequenne Vincent "Run Faster"

 

Un des principes clairement énoncé par l'intéressé, c'est de faire ce qu'on a envie de la manière à laquelle on en a envie, sans se demander comment les autres en ont envie. Ce récit est dans la droite ligne de ce principe. Keith Richards raconte sa vie, et surtout pas la votre. Il la raconte comme il l'a vécue et non comme vous avez envie de la voir.  

funkyrocky "pointcom"

 

 

Alors voila le livre-animal tant attendu, voila enfin la biographie du riffeur en chef, de l’autre tête des Rolling Stones, voila la vie de Keith Richards par les mots du Maître. Enfin ! Il faut bien le dire, la façon de se raconter de Keith est très éloignée de celle de Clapton. D’un côté, un jouisseur pour qui la sainte trinité sex & drugs & rock’n roll a été un art de vivre et de l’autre, un puriste qui regrette franchement de s’être embarqué dans un tel cirque. Keith et Lemmy, inoxydable hurleur en chef de Motorhead, ont la même vision des choses : la drogue a été une bonne chose pour moi mais ne faites pas de moi un exemple dans ce domaine. Au contraire ! Numanuma

 

Avec une verve et une honnêteté qui n'appartiennent qu'à lui, le pirate valide ou infirme les légendes, détaille la genèse de ses standards, conte les virées homériques, les tournées et les bastons. Et n'oublie pas de distiller quelques coups bas contre son frère ennemi, Mick Jagger. Difficile de ne pas se régaler en plongeant dans les souvenirs de ce papy indigne et génial, à la fois hors la loi, millionnaire et monument historique. par Julien Blanc-Gras

 

 

Ce livre est maintenant disponible en édition de poche dans toutes les bonnes épiceries et toujours en édition moins cheap pour un plus joli cadeau.
A bientôt et Joyeux Noêl à tous

 

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13 décembre 2011 2 13 /12 /décembre /2011 00:00

 

scary-catfish-4552-1249362814-0.jpg

 

 

Bien évidemment, quand Douglas et Smith enregistrèrent, le blues s'était électrifié. Sans surprise, un catfish(intitulé crossroads) dans le style ''blues urbain'' voit le jour en 1969 avec Cou­sin Leroy.

 

 

 

 

 

On y trouve une chambre d'écho avec de la basse, de la batterie et une guitare atmosphérique, les paroles sont centrées autour du chanteur qui se rend au carrefour pour échanger son âme au diable contre des talents de guitariste. Incluant la phrase de Muddy issue de Rollin'Stone, Leroy imite le phrasé de guitare de Tommy McClennan de 1941.

 

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En 1979, la boucle fut presque bouclée quand ‘Honeyboy’ Edwards(décédé cette année) enregistra pour Folkways un album acoustique avec une version de “Catfish Blues”. En utilisant également le vers ''rollin'stone'' il se rapproche de Rob­ert Petway par le biais de son approche vocale et du tempo soutenu. Mais les phrases de guitare (la plupart), avec le break instrumental, renvoient à Tommy McClennan et “Deep Blue Sea Blues”.

 

 

 

 

 

Catfish Blues”/”Rollin’ Stone” “ ... semble provenir d'une équipe de musiciens basés à et autour de Bentonia, dans le sud de l'état. Ce groupe comprenait sans doute Skip James qui était né à Bentonia, en 1902. Calt & co. Font remarquer que “Catfish Blues” était de manière évidente “déjà un traditionnel quand Petway l'avait enregistré. Skip James le jouait déjà en effet pendant les années 20''. Bentonia était à peu près à 20 miles de Yazoo City (près du lieu de naissance de McClennan) et à 60 miles environ de Greenwood, Le Flore County qui fut la base de McClennan’s pendant plusieurs années avant qu'il ne parte pour Chicago en 1939.

James qui avait 6 ans de plus que Tommy pourrait bien avoir été à l'origine d'une tradition du blues dans les années 20. Quoi qu'il en soit, les traces pourraient bien remonter plus loin au nord du Mississippi, dans la région d'Hernando, lieu de naissance de Jim Jackson. Jackson étant le premier à avoir enregistré le vers du ‘catfish blues’ en1928, qu'il devait inclure dans la partie 3 de son énorme succès “Jim Jackson’s Kansas City Blues” chez Vocalion, comme vu précédemment.

Jackson était né quelques 12 ans avant Skip James vers 1890 et comme on l'a vu dans le premier chapitre était connu surtout pour ses prestations dans le circuit des medicine shows et du hokum (chanson paillarde et parodique).

 

Curieusement, un duo masculin, “Swan & Lee” grava 2 faces en 1929 tout à fait dans le style hokum, avec des fredonnements et une sorte de chanté scat avec des vers à allusions sexuelles. Un titre incluait deux vers avec des références à un catfish. Un faisait :

“Catfish’ll have kittens, I’ll tell you Jim,
When old Tom Cat learns how to swim.
Ref: He’s a fishy little thing,
He’s a fishy little thing.
He may look suspicious,
But he’s a fishy little thing.”


Peut-être qu'un chanteur n'ayant jamais enregistré s'empara du symbolisme du catfish sur le circuit des medicine shows après avoir entendu Jackson ou Swan & Lee, et l'emporta jusqu'à Bentonia où il fut incorporé dans un blues du Delta bien plus rugueux. Quel que soit le point de départ, “Catfish Blues”/ “Rollin’ Stone” s'est révélé un des plus endurants standards de blues. Il a même été enregistré par le barde du blues texan d'après guerre,Lightning Hopkins.

 

 

 

 

Mc­Cormick croit que “Catfish” est sorti “d'un vers qui faisait depuis longtemps partie de titres comme “Easy Rider” . Pourtant l'un des tout premiers chanteurs de blues, Blind Lem­on Jefferson, également du Texas, ne fait référence à aucun catfish sur son “Easy Rider Blues” de 1927. Et pas plus le chanteur de vaudeville/hokum Frankie ‘Half-Pint’ Jaxon sur sa version 2 années plus tard, avec le Tampa Red’s Hokum Jug Band.


On peut être tenté de faire le lien entre l'utilisation d'un vers enregistré jusqu'alors seulement par Jackson par Hopkins ; Lightning chante une variante de ces phrases :

“If a white man have the blues, he goes down to the river and sit down. (x2)
An’ if the blues overtakes ‘im, he jumps overboard an’ drown.”
“If a coloured man have the blues, he goes down to the river and sit down. (x2)
If the blues overtakes ‘im, he thinks about his woman an’ come on back to town.”

in“My Mobile Central Blues”. Jim Jackson vo. gtr. 30th.Jan. or 2nd.Feb. 1928. Memphis, Tenn.

''Si un blanc a le blues, il va s'asseoir près de la rivière, et si le blues est trop fort il se jette à l'eau et se noie.

Si un homme de couleur a le blues, il va s'asseoir près de la rivière, et si le blues est trop fort, il pense à sa femme et rentre à la maison.

En utilisant une paire de vers de Petway mais avec le rythme plus lent de McClennan’, le Texan ''Hopkinisa'' sa version de “Catfish”(c.1961) en gardant ce caractère insistant du delta. Hopkins combina un bout des vers de Jim Jackson en un seul:

“You know, I went down to the river,
Start to jump overboard an’ drown;
I thought about that little woman,
I turn around, I went walkin’ back to town.
Mm. Back to town.
Mm. Back to town.
Sure nuff, mm, back to town”.

“Catfish Blues”. Lightning Hopkins vo. gtr. c.1961. Hous­ton? Tex.

''Tu vois, je suis descendu à la rivière, j'allais sauter pour me noyer, j'ai fait demi tour et je suis rentré en ville....

 

Pour finir, quelques versions remarquables , d'abord la version d'hendrix (audio seulement)

 

Celle de Billy Boy Arnold, super harmoniciste et chanteur

Canned Heat boogie sur le catfish
Super version africaine de Taj Mahal
J'espère que vous avez vu votre lot de découvertes et vous dit à bientôt

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6 décembre 2011 2 06 /12 /décembre /2011 00:00

 

Une grande figure de l'histoire du blues vient de disparaître

hubert-sumlin-530-85.jpg

Hubert Sumlin

 

Originaire du Mississippi (né à Greenwood en 1931) il fut le brillant guitariste d'Howlin' Wolf à la grande époque et jusqu'à la fin soit de 1955 à 1976.

Il était tellement bon que Muddy Waters va réussir à le lui piquer pendant un an jusqu'à ce que le Wolf qui n'était pas un tendre le récupère quasiment par la force (histoire croustillante qu'on retrouve dans le film sympa Cadillac Records qui raconte l'histoire de la maison Chess).

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Hubert et Howlin'Wolf

 

 

 

 

Ce titre est une resucée de Killing Floor mais au moins on voit un peu Hubert

 

Maintenant une vidéo pédagogique dans laquelle Hubert nous présente un des titres phares qu'il jouait avec le Wolf', Smokestack Lightnin', avec tout plein de gros plans pour les guitaristes.

A noter la présence talentueuse au chant de David Johansen, ex chanteur des New York Dolls.

 

 

Enfin un extrait de sa dernière prestation au Crossroads Festival d'Eric Clapton. Il joue avec sa machine à oxygène suite à ses problèmes pulmonaires accompagné de Robert Cray (guitare et chant) et de Jimmy Vaughan, autre guitare.


 

Pour retrouver Hubert sur disque le mieux ce sont ses albums avec le Wolf, avec les titres Spoonful, Going down slow, Smokestack Lightnin', Built for comfort, wang dang doodle, who's been talkin'

 

 


 

 

 

Sur disque je vous conseille Blues from hell qui est une compil du Wolf mais qui est super avec plein de titres joués par Hubert(en écoute sur Deezer)

 

Howlin-.jpg

 

 

 

En solo les productions de Sumlin furent très inégales comme on dit pour être sympa, Hubert étant plus l'accompagnateur génial que le leader charismatique; allez voir et écouter sur Deezer et ITunes pour faire votre choix.

Allez, trois albums pour vous aider Hubert Sumlin Blues Party, I Know You et celui avec des invités prestigieux(Clapton et Keith Richards entre autres), About them shoes.

 

Retour au Catfish

 

Bien que Cowley (Notes de “Bluesville Vol.1- Folk Blues”. L.P. Ace Cl-I 247. John H. Cowley. 1988) écrive à juste titre que ''Catfish Blues” est “...un thème blues persistant du Mississippi qui remonte à un enregistrement commercial de 1941 , par Robert Petway'', ceci ne raconte qu'une partie de l'histoire.


Il a longtemps été associé avec le guitariste à la voix rauque Tommy McLennan. Les deux chanteurs étaient originaires de la région de Greenwood dans le delta du Mississippi. Un chanteur du delta plus jeune, David ‘Honeyboy’ Edwards, racontait au magazine“Blues Unlimited” en 1967, que Tommy McClennan “.. . jouait les mêmes choses que Petway avait enregistré, “Catfish” et “Bullfrog”. Ha. ha. Il jouait quasiment la même chose que ce que l'autre avait enregistré, même style, même plans''

‘Honeyboy’ fait référence au “Catfish” de McClennan pendant lequel ce dernier ne mentionne que le ''bullfrog'' (crapaud buffle).

 

 

 

 

 

 

 

Tommy chantait en 1941:


“Now, I wished that I was a bullfrog, swimmin’ in that deep blue sea.
Lord, I would have all these good­ lookin’ women, now, now, now, fishin after me.
Fishin’ after (guitar completes line)…
I mean after …..
Sure nuff, after me”. 

''J'aurais aimé être un bullfrog, nageant dans la grande bleue

Seigneur, il y aurait toutes ces belles femmes, qui pêcheraient après moi...

“Deep Blue Sea Blues”. Tommy McClennan vo. gtr., speech. unk. bs. 15/9/41. Chicago, Ill.



Le chant grinçant de McClennan oscille entre menace et sensualité, en utilisant la mélodie un peu sombre qui a été associée à ce fameux blues. Ses encouragements parlés sont peut-être dus au fait qu'il jouait du slide(d'après moi il n'y a pas le moindre slide sur cet enregistrement) pour la première fois sur disque, ou au fait que ce titre était le plus populaire de son répertoire dans les jukes du delta.


Comme ' Honeyboy' le dit "Quand il jouait son truc, les gens aimaient çà. Il avait une grande bouche et pouvait crier et gueuler pas mal. J'ai appris "Catfish Blues" & " Hard Headed Woman Blues” (sans doute “whiskey Head Woman” sur la première session de McClennan en 1939), et quelques autres qu'il jouait.''

Et Calt & co. ( Notes to “Lonesome Road Blues-15 Years In The Mississippi Delta. 1926-1941”. L.P. Yazoo L-1038. Stephen Calt & John Miller. c.1975.) écrivent "Bien que Petway soit le créateur original sur disque de "Catfish" Blues" sous ce titre,...la chanson fut le hit et la marque de McClennan 'autour de Greenwood”.


Robert Petway a joué avec lors de plusieurs concerts avec McClennan. Petway avait un style similaire, vocalement et guitaristiquement, qu'Edwards qualifiait de 'différent' (comprendre nouveau pour l'époque). "Il y  avait des hauts et des bas ; de temps en temps Tommy se produisait seul et quand il y avait plus de moyens il faisait venir Robert.

Tommy McCle­nnan, qui était plus célèbre, était parti pour Chicago et avait commencé à enregistrer pour le label Bluebird en 1939. Il semblerait qu'après avoir profité de quelques "hits" il aie fait venir Petway pour 2 sessions en 1941 et 1942. Le premier titre de Petway fut sa version de "Cat fish Blues" ; joué à une vitesse plus rapide sur sa guitare National, mais sans bottleneck(la version qui ouvre ce blog)

“Well, if I was a catfish, mama, I said, swimmin’ deep down in deep blue sea.
Have these gals now, sweet mama, Sittin’ out, sittin’ out, folks, for poor me;
Sittin’ out, folks, for poor me;
Sittin’ out, folks, for poor me;
Sittin’ out, folks, for me;
Sittin’ out, folks, for me;
Sittin’ out, folks, for me.” “Catfish Blues”. Robert Petway vo. gtr. 28/3/41. Chicago, Ill.

Une version magnifique destinée à la danse, et un des premiers “fade-out” (baisse progressive du son sans que l'artiste ne cesse de jouer), exemple presque unique dans les disques de blues d'avant-guerre. Petway se débroullait mieux à la guitare (sur disque) que McClennan, alors que ce dernier le battait quad il fallait gueuler le blues.

 

petway.jpg         mcclennan  

 

                                          Robert Petway                                                            Tommy McClennan                                                     


Robert Petway, si l'on en croit sa photo, avait environ le même âge que McClennan (environ 33 pour l'enregistrement de “Cat­fish Blues”) et Big Bill Broonzy a raconté à Paul Oliver qu'ils “.. . faisaient les 400 coups ensemble -enfants ensemble, et grandissant ensemble. Mais Tommy réussit mieux.”(Blues Off The Record”. Paul Oliver. The Baton Press. 1984. p.87).


Peut-être que Petway dans un effort pour sortir de l'ombre que lui faisait McClennan dans le delta, essaya de marquer sa différence avec sa version de “Catfish”. L'accélération du tempo, l'abandon du slide, et des couplets différents (à part celui cité précédemment) militent pour cette hypothèse. Quelquefois saluée comme la version de référence de ce titre sur disque, elle a rarement été reproduite ainsi par d'autres chanteurs de blues. Ils préfèrent habituellement le style plus lent et sensuel popularisé par Tommy McClennan.


En 1960, Paul Oliver enregistra un jeune chanteur du Delta, Robert Curtis Smith sur place à Clarksdale, Mississippi. Une des chansons était “Catfish”. Smith, qui avait unstyle original à la guitare, avait adopté un tempo similaire à celui de Petway mais sous une forme différente. Il utilisait la plupart des vers de Petway et quelques uns de McClennan. Quand il laisse place à la guitare, par contre, c'est du Tommy tout craché. Depuis l'imitation de son jeu slide jusqu'au solo dans le break.

Bien sûr R. C. Smith était sans doute influencé par un disque enregistré environ 10 ans plus tôt, par un ancien voisin et ami,Muddy Waters.

 

 

 

 

 

 

Mud­dy chantait et jouait de la guitare, adoptant le format musical de McClennan’ (sans slide) et utilisait les vers de Petway plus quelques autres. L'un d'entre eux donnera le nouveau titre à la chanson “Rollin’ Stone”. En 1961, un autre chanteur du Mississippi enregistra “Catfish Blues” sans ce titre. K.C Douglas incorpora des vers originaux tout en se rapprochant du style de Robert Curtis Smith.

 

A bientôt pour la troisième partie


Sources http://www.earlyblues.com/essay_catfish.htm

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25 novembre 2011 5 25 /11 /novembre /2011 00:00

Avant tout un petit mot pour vous prévenir qu'un deuxième cycle de trois conférences sur le blues (en fait deux sur le blues et une sur le jazz) devrait voir le jour courant 2012 à Vitrolles . Ce seront d'autres intervenants que votre serviteur pour les conférences, mais je devrais avoir le plaisir de vous retrouver pour une soirée ciné-concert pour clôturer la saison.

D'autres infos dans de prochains articles...

 

Catfish Blues

 

Catfish.jpg

 

 

                                            Catfish Blues

                                 

 

Un petit topo sur cette chanson.

 

Ce titre a atteint son pic de popularité dans le delta à la fin des années 30 et avant la deuxième guerre mondiale.

La mélodie obsédante fut plus tard ré enregistrée en 1950 par un fameux chanteur issu du Delta et renommée ''Rolling Stone''(Muddy Waters bien sûr).

 

Catfish Blues (le blues du poisson chat) est un des exemples de symbolisme animal dans le blues selon Paul Oliver, prolongeant les vers du ''Black Snake blues'' (blues du serpent noir)rendu célèbre par Victoria Spivey et Blind Lemon Jefferson dans les années 20, et chose intéressante tous deux originaires du Texas.

Les chanteurs de blues adoptèrent des personnages issus du monde animal, car c'est comme cela qu'ils étaient perçus par les blancs, utilisant cette personnification pour une imagerie de puissance sexuelle.

 

Les textes du blues, en général, reflètent l'environnement du chanteur et le poisson chat et le poulet grillés ont été à la base du régime alimentaire du sud pendant au moins deux cents ans.

 

giantcatfish.jpg

Présent à la fois en eaux salées et en eaux douces, le poisson chat barbu pouvait peser plus de 6 kgs et était bien connu des pêcheurs noirs de l'intérieur et des bords de l'océan, tout spécialement dans les zones à forte concentration d'Afro-Américains comme la Géorgie, le Mississippi et l'Alabama dont le réseau de rivières comprenait  la Tombigbee et le puissant Mississippi.

 

J'ai pensé aux gourmands, voici une recette (en anglais désolé!)

 

http://www.instructables.com/id/Skinning-and-Filleting-Catfish/

 

Pourtant le poisson chat ne faisait pas partie des traditions du blues, pour autant qu'on puisse le savoir, jusqu'à ce que le très populaire Jim Jackson, songster et leader de medicine-show l'inclue dans un enregistrement pour Vocalion en 1928. C'était la troisième partie de son énorme succès ''Jim Jackson's Kansas City Blues''.

Le troisième couplet disait

 

 

 

 

I wished I was a catfish, swimming down in the sea;
I ‘d have some good woman, fishing after me.”

 

J'aimerais être un poisson chat, nageant sous les eaux

Il y aurait de belles femmes qui voudraient me pêcher...

 

Les parties 1 et 2 de ce titre étaient sorties 3 mois plus tôt et avaient paraît-il vendu 1 million de copies. Ce qui en ferait un des tous premiers disques d'or de l'histoire. Ce succès encouragea Vocalion et Jackson à enregistrer jusqu'en 1928 un total de six versions. Les deux dernières intitulées “I’m Gonna Move To Louisiana”. Mais le vers du poisson chat n'apparaissait que dans la version 3, citée précédemment. Deux des plus fameuses adaptations sont celles du Memphis Jug Band “Kansas City Blues”,

 

 

 

 

faite environ 3 semaines après la première version de Jackson ; et celle du bluesman du Delta Charlie Patton“Going To Move To Alabama” en 1929.

 

 

 

Mais aucune des deux ne reprenait le vers du catfish. Quoi qu'il en soit, entre ces dates un autre chanteur de blues du delta,William Harris, l'incluerait dans sa version du “Kansas City Blues” qui deviendrait la référence pour les versions ultérieures de “Catfish Blues”/”Rollin’ Stone”:

“I wish I was a catfish, swimmin’ in the deep blue sea;
I’d have all you women fishin’ after me.”

J'aimerais être un poisson chat et nager dans le bleu de la mer

Toutes les femmes essaieraient de me pêcher

 

 

Apparemment, Jim Jackson avait présenté “Kansas City Blues” à beaucoup d'acheteurs potentiels longtemps avant que le disque ne sorte, à travers le circuit des medicine shows dans les états du Sud. Le chanteur était né vers 1884 à Hernando, Mississippi, comté de De Soto. Ainsi on peut imaginer, qu'il chantait déjà le catfish autour de 1919. De toutes manières, à peu près une semaine après avoir enregistré la troisième version du titre, il partit s'établir à Memphis,Tennessee(environ 15 miles d'Hernando). A l'époque il était un des chanteurs noirs les plus populaires sur Beale Street et à travers tout le Sud.

Un ex membre du Memphis Jug Band, Dewey Corley, se souvient “Je le voyais souvent sur scène avec les medicine shows. Il y avait tout un tas de gens derrière lui, comme les wagons d'un train de marchandises (Jim était la vedette du show). Ils montaient souvent leur chapiteau dans Memphis Sud. C'était comme un carnaval”.

 

Medicine-Show.gif

 

Ainsi une ou sans doute toutes les versions de son “Kansas City Blues” (en réalité les 4 premières parties ressemblaient plus à la reconstitution d'une seule longue prestation de concert) n'étaient pas seulement bien connues dans beaucoup de coins du Sud, mais connues très longtemps avant leur enregistrement. Malgré cette exposition à un public noir, le symbole du catfish ne fit pas recette immédiatement, en tout cas sur disque. On peut dire la même chose du motif du poisson, de manière générale.

 

attention,la première photo c'est Bessie Smith jeune, Ma rainey c'est l'autre

 

Ma Rainey avait gravé “Don’t Fish in My Sea” (ne pêche pas dans ma mer) dès décembre1926, mais il est fort probable qu'elle ait entendu Jim Jackson bien avant çà, car elle fréquentait aussi le circuit des chapiteaux des medicine shows à travers le Sud en même temps que lui. Le même mois que l'enregistrement de la partie 3 par Jackson, un guitariste de la côte Est, William Moore, enregistra un intriguant “Catfish Woman Blues” dans sa seule session d'enregistrement vers janvier 1928. Malheureusement, il ne sortit jamais, la faute à Paramount qui égara de nombreux masters. Là aussi on peut penser que Moore avait été influencé par l'immense popularité du disque de Jim jackson.

Il fallut attendre 1934 et Tampa Red chanter :

 

 

“Now, I’m a kingfishin’ poppa, an’ I know what kind of bait to choose;
Unk. Female (speech) “Yeah!”
I’m a kingfishin’ poppa, I know what kind of bait to choose.
That’s why so many women cryin’ those ‘Kingfish Blues’”


Je suis un chef pour pêcher le poisson chat, et je sais quels appâts choisir

Voix féminine inconnue (parlée) ''yeah''

Je suis un chef pour pêcher le poisson chat, et je sais quels appâts choisir

C'est pour çà que tant de femme hurlent le ''Blues du poisson chat'',

pour que le monde de la pêche fasse partie de l'univers du chanteur de blues, s'ajoutant au déjà riche vocabulaire du symbolisme sexuel.

 

 

 

                          De bien belles joues ce Tampa Red!

 

L'année suivante,Bumble Bee Slim de Georgie (comme Tampa) enregistre “Everybody’s Fishing” (tout le monde pêche) sur le label Vocalion :

“I woke up this mornin’ an’ I grabbed my pole
Can’t catch the fish to save my soul.”
Ref: “Everybody’s fishin’ – yes, Everybody’s fishin’;
Everybody’s fishin’, I’m gon’ fish some too.”
“Every little fish like this bait I got,
My babe home got her skillet hot.”
Ref: “Everybody’s fishin’” etc.


Je me suis réveillé ce matin et j'ai attrappé ma canne

Je n'arrive pas à pêcher le poisson qui sauvera mon âme

Ref Tout le monde pêche, je vais pêcher moi aussi

Tous les petits poissons adorent mon appât

Ma chérie à la maison a sa poêle toute chaude.

 

 

La chanteuse de St Louis, Alice Moore, emprunta la phrase de fin du refrain de Slim comme titre pour sa version de 1936 de “I’m Going Fishing Too”.

 

Pendant ce temps, l'imagerie du poisson chat avait évolué autour de Greenwood Mississippi, et environ à 100 miles de là à Lake Cormorant, Mississippi, le Delta bluesman, Fiddlin’ Joe Martin, allait reproduire sa version du titre de Bumble Bee Slim rebaptisée “Going To Fishing” (parti pêcher) pour la Bibliothèque du Congrès en 1941. La même année le “Catfish Blues”/”Rollin’ Stone” devait faire ses débuts enregistrés.

 

Deuxième partie à venir, patience...


Sources http://www.earlyblues.com/essay_catfish.htm

 

 

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14 novembre 2011 1 14 /11 /novembre /2011 15:06

Aujourd'hui quelques unes des perles dénichées sur you tube pour un petit moment de blues live sur le blog


D'abord place au roi BB King et Nobody loves me but my mother un blues qui dit ''Personne ne m'aime à part ma mère, et encore elle pourrait bien me raconter des craques...''

 

 

Maintenant Muddy Waters en 1971 pour Mannish Boy
.
Vous pouvez faire une expérience rigolote, écoutez le morceau en entier puis remmetez de suite le début, vous sentez comme le tempo a accéléré avec l'intensité?
Cà ne veut pas dire que vous devez jeter votre métronome au feu, ne vous réjouissez pas trop vite, juste qu'il faut relativiser l'importance du tempo, par contre il faut bouger tous ensemble et ici suivre le boss et sa diction...
Vers 3'45 Muddy fanfaronne comme souvent: '' eh vous toutes les jolies filles assises par là, je pourrais toutes vous aimer en moins de cinq minutes'' Marseillais, va!

John lee hooker et Bonnie Raitt

Je sais il y a de la friture parfois, mais c'est bien quand même ...
Ce qui est le plus marrant c'est que comme d'habitude John en a rien à fiche de compter les mesures et qu'il y des grilles à 11,5 d'autres à 10, faut suivre le chef et il y a bien une ou deux fois où les musiciens ne sont pas tout à fait d'accord sur la manière de le faire!
Pour ceux qui ont un peu l'habitude essayez de suivre sur le couplet qui arrive juste après le solo de Miss Bonnie Raitt, régalez-vous!

Catfish blues par l'antipathique(de source musicos et roadies) mais très talentueux Poppa Chubby.

Cette chanson Catfish Blues mérite un traitement spécifique et dans les prochains article je vous en raconterai l'histoire.

 

On finit avec un tube du blues,The Thrill is gone, mais pas par son créateur, BB King, mais par Paul Butterfield, immense harmoniciste et musicien, un des premiers blancs à avoir osé se produire dans les clubs noirs de Chicago.

 

 

 

Pour les harmonicistes (c'est pour toi Djam), il jouait Hohner et était endorsé (sponsorisé) par eux. Il utilisait en particulier le biniou à 10 trous, le ''Marine Band''. Il jouait de manière non conventionnelle, tenant l'harmonica à l'envers(les notes graves côté main droite). Il utilisait un micro Shure 545 Unidyne qu'il tenait à la main, branché sur un ou plusieurs amplis Fender.

 

 

A bientôt


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10 novembre 2011 4 10 /11 /novembre /2011 07:00

tad_robinson_.jpg

 

 

Bon, si en visionnant cette vidéo vous ne vous rendez pas compte (au-delà des images et du son parfois limite) qu'on à affaire à un énorme chanteur alors c'est que vous êtes sourd et je ne peux rien pour vous...
Je vais vous présenter deux de ses albums qui c'est sûr vont nous éloigner du delta blues mais devraient nous rapprocher de nos partenaires(enfin notre partenaire, soyons réalistes...) lors des longues et sombres soirées d'hiver.
La soul c'est en fait le chemin vers le paradis, le blues nous faisant oublier que nous n'y sommes pas...

did-you-ever-wonder.jpg

Le terme 'soul' a représenté différentes esthétiques au fil des ans. Demandez à quelqu'un d'âge mûr et il vous dira que la soul c'est Wilson Pickett, James Brown, Sam and Dave. Quelqu'un d'un peu plus jeune répondra en citant les sons plus sophistiqués de la '' Philly soul''(soul de Philadelphie Patti Labelle, Billy Paul, Hall and Oates,) qui entraîna une échappée des racines blues et gospel et ajouta du glamour tendance. Et ''grâce'' au marketing de niche et à la fragmentation du marché la soul est de nos jours ce que chacun en fait.

En écoutant "Did You Ever Wonder," le premier album de Tad Robinson pour le label de Maryland Severn Records, il est juste au milieu de tout çà. Alors qu'il y a des traces de blues ici ou là (après tout il a fait ses classes dans les clubs deChicago, et qu'il distille quelques jolis traits d'harmonica à l'occasion), la plupart des titres ici sont ancrés dans un solide groove soul style années 70.

Mais alors que Robinson a puisé dans un large éventail d'auteurs pour pour les chansons (en plus d'une paire de sa propre collaboration avec John P.Bean, il a choisi des titres de Dan Penn, co auteur entre autres de ''Dark end of the streets'', Jimmy Mc Cracklin auteur de l'immortel ''The walk'', Robert Ward et un rendu fameux par les Cornelius Brothers And Sister Rose ) il est clairement fan du style plus acéré de la northern soul qui constitue l'autre grande contribution de Chicago à la musique.


C'est un son caractérisé par des cuivres brillants, souvent appuyés par un piano électrique (ici par Kevin McKendree et son compagnon de label Benji Porecki, les deux pratiquant également l'orgue, le Wurlitzer, et le piano acoustique). Par chance, il ya aussi de la place pour des solos parcimonieux du guitariste(et ami d'enfance) des Mighty Flyers (groupe du magnifique chanteur harmoniciste Rod Piazza dont on reparlera un de ces jours) Alex Schultz. Le style dentelé et ciselé qu'il apporte au projet est juste assez décalé pour empêcher les choses de devenir trop lisses(The bitter and the sweet). Les musiciens additionnels sont trop nombreux pour être tous cités, mais on doit noter la présence du bassiste Harlan Terson (l'actuel bassiste en vue à Chicago) et en invité Otis Clay, qui pose queques backing vocaux sur une paire de titres.


Ce qui nous ramène à Robinson. Béni des dieux avec une voix qui combine la douceur du miel et une légère amertume de whisky frelaté, il pourrait bien être le meilleur 'blue-eyed' soul singer(chanteur de soul aux yeux bleus, terme plus aimable que blanchette par exemple) du moment. Il est de manière brillante capable 'd'envoyer la purée' quand il faut le faire. Mais sur les titres plus calmes, quand confession et révélation sont au menu, sa vulnérabilité douloureuse s'expose à nous de manière presque embarrassante, une véritable plogée dans ses émotions intimes. La force de Robinson est vraiment 'soul deep', il ne fait pas que chanter un texte, il l'habite et ainsi il nous l'offre.

"Did You Ever Wonder" est sans aucun doute sa meilleure sortie à ce jour (2004), un excellent enregistrement qui devrait lui ramener une légion de nouveaux fans.

Vivement le prochain !

 

Et donc en voici tout de suite un autre

 

tad-robinson_back-in-style.jpg

 

Robinson a écrit la plupart du matériel de cet album – un co-écrit avec son compère au sein du label, Darrell Nulisch (dont on reparlera aussi bientôt) , son bassiste et ami de longue date a participé à une paire de titres également. Il utilise les formes classiques, chaque titre sonnant comme un joyau perdu et retrouvé d'une époque oubliée. Ses adaptations incluent le “You Name It, I’ve Had It,” de Clarence Shield et le soyeux et séducteur “Just Out Of My Reach.” Aucun n'est très connu et tous deux collent sans effort au répertoire, c'est dire la qualité des compositions originales.

En mettant l'accent sur les émotions plutôt que sur un tempo de dance, c'est de la musique directement issue du rythm'n'blues, mais qui s'adresse au coeur plus qu'à la libido.

Il n'y a pas de cordes cette fois, mais les arrangements sont toujours aussi chatoyants, remerciés en soient les cuivres ronflants, les claviers murmurants (Hammond, Rhodes et Wurlitzer de Kevin Anker et Benjie Porecki), ainsi que du jeu merveilleusement intelligent du fidèle Alex Schultz aux guitares.  Robinson est à son meilleur, sa voix charrie un monde d'émotions au travers de beaucoup de nuances et de subtilités plutôt que de grandiloquence et de frime.


Il y a dans l'air en ce moment une tendance au revival néo-soul, mais Robinson prouve, de la meilleure des manières, que les sons de la soul, élaborés avec soin et offerts avec passion et force de conviction arrangés avec un bon goût certain, ne se démodent jamais.

 

 


 

 

Les deux albums sont disponibles sur I Tunes en intégralité ou achetez vos titres à l'unité...

Seul le deuxième est en écoute chez Deezer.

 

A bientôt et bonne écoute

 

 

http://blogcritics.org/music/article/music-review-tad-robinson-back-in/#ixzz1d0lgCbNE

 

http://www.mnblues.com/cdreview/2004/tadrobinson-wonder-jt.html

 


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2 novembre 2011 3 02 /11 /novembre /2011 21:10

 

 

mannish-boys-1.jpg

 

 

 

 

 

Alerte!

Ce vendredi soir, les Mannish Boys, un des plus anciens (pardon les gars) groupes de blues français (des toulousains) se produisent au Paradox link. je ne l'apprends que ce soir et donc je n'ai pas le temps de vous dire tout le bien qu'il faudrait de ce groupe de vétérans endurcis.

 

Plus d'une demi douzaine d'albums à leur actif et toujours la fibre blues!

Plus de renseignements sur leur maille spâce  link

 

Leurs albums sont en écoute chez Deezer alors allez-y pour vous faire une idée link

 

Je vais vraiment tâcher d'y aller, si vous venez cherchez moi on boira un coup ensemble.

 

Je sais cet article n'est pas bien long mais il est mercredi soir 21h27 et on fait ce qu'on peut!

 

 

Putain, pour une fois qu'il y a du blues dans le désert, faut y aller, je compte sur vous!

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